L'Iran a l'intention de «produire de l'uranium métal avec un taux d'enrichissement de 20%», a indiqué mardi l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Les négociations pour tenter de sauver l'accord sur le nucléaire patinent.
Téhéran s'est progressivement affranchi de ses engagements depuis le retrait des Etats-Unis de cet accord en 2018. Il avait débuté en février la production d'uranium métal à des fins de recherche, un sujet sensible car cette matière peut être utilisée dans la fabrication d'armes nucléaires.
Il veut désormais passer à un degré supérieur d'enrichissement, «un processus en plusieurs étapes» qui aura lieu dans son usine d'Ispahan (centre), selon la déclaration de l'AIEA transmise à l'AFP. L'objectif affiché est de «fabriquer du combustible» pour alimenter le réacteur de recherche de Téhéran.
Le directeur général de l'instance onusienne, Rafael Grossi, a informé les Etats membres de ce nouveau développement, qui intervient dans un contexte compliqué.
Pourparlers au point mort
Outre des problèmes d'accès des inspecteurs au site d'enrichissement de Natanz, l'Iran n'a toujours pas prolongé un arrangement temporaire permettant à l'Agence de continuer à exercer un certain degré de surveillance du programme nucléaire malgré les restrictions imposées par Téhéran depuis février.
Parallèlement, les pourparlers de Vienne, qui ont démarré en avril, sont au point mort. «Ils ne reprendront pas cette semaine», selon un diplomate européen contacté par l'AFP qui dit ne pas avoir de visibilité, alors que le nouveau président iranien, Ebrahim Raïssi, entre en fonction en août.
Ces négociations visent à faire revenir les Etats-Unis dans le giron de l'accord conclu en 2015 dans la capitale autrichienne. Le «plan d'action global commun» (JCPOA, selon son acronyme anglais) offrait à Téhéran un allègement des sanctions occidentales et onusiennes en échange de son engagement à ne jamais se doter de l'arme atomique et d'une réduction drastique de son programme nucléaire, placé sous un strict contrôle de l'ONU.
Mais ce pacte a été torpillé en 2018 par la décision de l'ex-président américain Donald Trump de s'en retirer et de rétablir les mesures punitives américaines. En riposte, l'Iran a renoncé à la plupart de ses obligations.