Nucléaire L'Iran veut 10 milliards de dollars de Washington avant de négocier
ATS
3.10.2021 - 18:06
Etranglé par les sanctions économiques, l'Iran réclame dix milliards de dollars d'avoirs gelés aux Etats-Unis. Téhéran souhaite ainsi mesurer les «réelles intentions» américaines dans les négociations sur le nucléaire iranien, au point mort depuis juin.
Keystone-SDA
03.10.2021, 18:06
ATS
Si les Américains «ont de réelles intentions (de sauver l'accord), qu'ils libèrent une partie de nos avoirs, par exemple dix milliards de dollars gelés dans des banques étrangères, et les restituent à l'Iran», a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian samedi soir dans un entretien à la télévision d'Etat.
Les Etats-Unis ont rétabli des sanctions économiques à l'encontre de l'Iran après s'être retirés unilatéralement en 2018 de l'accord international sur le nucléaire iranien. Ce pacte conclu à Vienne en 2015 offrait à Téhéran un allègement des sanctions occidentales et onusiennes en échange de son engagement à ne jamais se doter de l'arme atomique et d'une réduction drastique de son programme nucléaire, placé sous strict contrôle de l'ONU.
L'Iran, qui a progressivement abandonné ses engagements après le retrait américain, compte également poursuivre la Corée du Sud en justice, excédé par le refus de Séoul d'honorer une dette de près de huit milliards de dollars d'achat de pétrole.
Fonds gelés en Corée du Sud
Les fonds iraniens déposés dans deux banques coréennes sont bloqués malgré les demandes répétées de Téhéran de les libérer. Ces fonds gelés depuis trois ans se montent à 7,8 milliards de dollars et proviennent d'exportations de pétrole iranien, a indiqué dimanche à l'AFP le député iranien Aliréza Salimi.
Si Séoul ne prend pas des mesures rapides, Téhéran n'empêchera pas la Banque centrale iranienne de poursuivre en justice la Corée du Sud sur ce litige, a affirmé le ministre des Affaires étrangères, ajoutant avoir abordé le sujet jeudi avec son homologue coréen.
Les pourparlers entre Téhéran et les grandes puissances encore parties à l'accord sont au point mort depuis juin.