Droits humains L'ONU cible la «cruauté incommensurable» contre les femmes afghanes

sn, ats

12.9.2023 - 10:45

L'ONU demande à nouveau aux talibans d'autoriser les femmes afghanes à accéder à l'éducation et de faire valoir leurs droits. Cette situation est «d'une cruauté incommensurable», a affirmé mardi à Genève le Haut commissaire aux droits de l'homme Volker Türk.

Comme il l'a fait ces derniers mois, le Haut commissaire parle d'un «assaut systématique» contre les droits et les libertés de la population, en particulier contre les femmes.
Comme il l'a fait ces derniers mois, le Haut commissaire parle d'un «assaut systématique» contre les droits et les libertés de la population, en particulier contre les femmes.
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Depuis le retour des talibans au pouvoir il y a deux ans, la communauté internationale n'a cessé de blâmer les islamistes sur cette question. Les droits humains en Afghanistan sont «en état d'effondrement», a dit l'Autrichien devant le Conseil des droits de l'homme.

Comme il l'a fait ces derniers mois, le Haut commissaire parle d'un «assaut systématique» contre les droits et les libertés de la population, en particulier contre les femmes. Les restrictions contre celles-ci, contraintes à rester chez elles, «deviennent de plus en plus graves».

Or les autorités de facto restent liées par les engagements internationaux de l'Afghanistan, insiste M. Türk. Outre la question de l'éducation, sur laquelle les talibans s'étaient pourtant engagés, notamment auprès de la Suisse, les femmes doivent porter le hijab en public et ne peuvent voyager sur de longues distances sans être accompagnées d'un homme.

Elles sont également interdites d'emploi auprès des ONG nationales et internationales, de même qu'avec l'ONU. En cas de violation de ces règles, elles doivent faire face à des détentions arbitraires, du harcèlement et des violences, tout comme leurs proches.

Plus largement, l'ONU continue de dénoncer des exécutions extrajudiciaires et de la torture, notamment contre les responsables de l'ancien gouvernement et des forces de sécurité. Le Haut commissaire demande des investigations indépendantes sur toutes ces exactions. La communauté internationale ne doit elle pas abandonner ce pays, a encore ajouté M. Türk. «C'est une crise des droits humains», insiste-t-il.