Antisémitisme, islamophobie,...L'ONU déplore une «forte hausse de la haine» dans le monde
ATS
4.11.2023 - 14:23
Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme Volker Türk a déploré samedi «une forte hausse de la haine» dans le monde depuis les attaques du Hamas le 7 octobre. Il déplore la recrudescence des cas d'antisémitisme, d'islamophobie et d'autres discours de haine.
04.11.2023, 14:23
ATS
«L'impact de cette crise (...) a eu des répercussions partout, déshumanisant à la fois les Palestiniens et les Juifs. Nous assistons à une augmentation importante des discours de haine, de la violence et de la discrimination, à un approfondissement des fractures sociales et de la polarisation, ainsi qu'au déni des droits à la liberté d'expression et de réunion pacifique», a-t-il regretté.
«J'ai entendu des Juifs et des Musulmans dire qu'ils ne se sentaient pas en sécurité, et cela m'attriste», a ajouté le responsable de l'ONU.
L'armée israélienne encercle la principale ville de la bande de Gaza, tentant d'écraser le Hamas en représailles aux attaques du 7 octobre qui, selon les autorités israéliennes, ont tué environ 1400 personnes en Israël, pour la plupart des civils. Le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, affirme que plus de 9400 habitants de Gaza ont été tués au cours de l'offensive israélienne.
M. Türk a déclaré qu'à travers le monde, «le harcèlement, les attaques et les discours de haine islamophobes et antisémites se sont multipliés, y compris dans le contexte de manifestations liées au conflit».
Propos haineux
Le Haut-commissaire a également dénoncé la «rhétorique incendiaire, toxique et haineuse» utilisée par les dirigeants politiques. «Le torrent de propos haineux utilisés, y compris sur les médias sociaux, est odieux», a-t-il estimé.
«Le droit international est clair à ce sujet. Tout appel à la haine nationale, raciale ou religieuse qui constitue une incitation à la discrimination, à l'hostilité ou à la violence est interdit», a-t-il déclaré.
Liberté d'expression menacée
M. Türk s'est également inquiété des limites imposées à la liberté d'expression dans le cadre du conflit. Certains pays ont en effet décidé d'importantes restrictions au droit de manifester, invoquant des risques liés à la sécurité nationale ou à la glorification du terrorisme.
«Les Etats doivent garantir un espace sûr et propice à la participation et au débat», a-t-il estimé. «Ils ne peuvent pas restreindre indûment la participation et le débat ou les commentaires critiques sur le conflit, ou les expressions de solidarité avec les Israéliens ou les Palestiniens».
«Dans certains cas, nous avons constaté des restrictions générales ou disproportionnées en matière de rassemblement, principalement dans le contexte de manifestations pro-palestiniennes», a-t-il ajouté.