AfghanistanL'ONU s'inquiète de l'«effondrement dramatique» de l'économie
ATS
5.10.2022 - 22:31
L'économie de l'Afghanistan a subi «un effondrement catastrophique» depuis l'arrivée des talibans au pouvoir, s'est inquiété l'ONU dans un rapport publié mercredi. En une année, le changement de régime a effacé ce qui avait nécessité dix années à construire.
05.10.2022, 22:31
ATS
Avant la prise de pouvoir des talibans en août 2021, l'économie afghane était déjà très réduite, avec un PIB d'environ 20 milliards de dollars, mais «en un an, elle a perdu environ 5 milliards de dollars», a déclaré lors d'une conférence de presse Kanni Wignaraja, directrice du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) pour l'Asie et le Pacifique.
«Cela représente environ dix années de richesses et d'avoirs accumulés, perdus en seulement dix mois. Nous n'avons pas vu un tel effondrement dramatique ailleurs dans le monde», a-t-elle ajouté.
Alors que le prix d'un panier alimentaire de base a augmenté de 35% depuis août 2021, les Afghans dépensent «60 à 70%, certains 80% de leurs revenus en nourriture et carburant» et 95 à 97% de la population vit désormais sous le seuil de pauvreté, a-t-elle encore indiqué. Contre un peu plus de 70% il y a un an.
700'000 emplois perdus
Le rapport dresse un tableau bien sombre de la situation dans le pays, avec un effondrement des systèmes bancaires et financiers, 700'00 emplois perdus à mi 2022, en majorité par des femmes, et un enfant sur cinq est menacé de malnutrition sévère, en particulier dans le sud.
L'effondrement de l'économie formelle a d'autre part provoqué une augmentation de la part de l'économie illicite, qui représente 12 à 18% du PIB, contre 9 à 14% il y a un an.
Pour Abdallah Al Dardari, représentant du PNUD en Afghanistan, l'aide humanitaire ne sera pas suffisante pour faire face à la situation alors que le nombre de personnes nécessitant cette aide est passée de 19 millions à 22 millions en 14 mois.
Alors sur les trois prochaines années, «nous voulons créer deux millions d'emplois, en favorisant une reprise du secteur privé, en travaillant avec les communautés locales, en se concentrant sur les femmes entrepreneures, et par un renouveau des infrastructures agricoles locales et des institutions de micro-finance et bancaires», a-t-il déclaré.