Mozambique L'opposition mozambicaine veut des élections

ATS

19.10.2019 - 15:54

Les Mozambicains ont voté dans un climat de vives tensions (archives).
Les Mozambicains ont voté dans un climat de vives tensions (archives).
Source: KEYSTONE/AP/FERHAT MOMADE

L'opposition au Mozambique a appelé samedi à l'annulation des élections générales du 15 octobre. Elle accuse le gouvernement d'avoir violé un accord de paix en recourant à la violence et à des actes d'intimidation le jour du scrutin.

Les Mozambicains ont voté mardi dans un climat de vives tensions, au terme d'une campagne violente alimentée par des accusations de fraudes au profit du régime lancées par l'opposition et la société civile.

La Commission électorale (CNE) a commencé vendredi à publier des résultats très partiels des élections présidentielle et législatives, qui donnent sans surprise une large avance au président sortant et au parti au pouvoir.

«Le Front de libération du Mozambique (Frelimo, au pouvoir) (...) a violé l'accord de cessation des hostilités qui dit qu'il ne faut pas commettre d'actes de violence et d'intimidation dans la poursuite d'objectifs politiques», écrit la Résistance nationale du Mozambique (Renamo) dans un communiqué.

La Renamo affirme que certains de ses délégués ont été arrêtés après avoir surpris des organisateurs du scrutin qui distribuaient plus d'un bulletin de vote pour le Frelimo aux électeurs.

«Il y a eu des arrestations arbitraires d'agents (...) et des électeurs qui ont essayé de se plaindre de tout, du bourrage d'urnes électorales, n'ont pas été en mesure d'exercer leur droit de vote», poursuit la Renamo. La Renamo a appelé à la tenue de «nouvelles élections».

Des responsables gouvernementaux n'étaient pas joignables dans l'immédiat pour commenter ces accusations.

Ces élections avaient valeur de test après le fragile accord de paix conclu en août entre le parti au pouvoir et la Renamo, l'ex-rébellion active pendant la guerre civile (1975-1992).

Cet accord était censé mettre un point final à leurs affrontements, récurrents depuis plus de quarante ans. Mais la campagne électorale a ravivé les tensions entre les deux camps.

'Irrégularités inquiétantes'

Après dépouillement de 830'000 bulletins exprimés, soit à peine plus de 6% des 13,1 millions d'électeurs inscrits, l'actuel chef de l'Etat Filipe Nyusi, qui brigue un deuxième mandat, est crédité de près de 75% des suffrages, selon les résultats publiés par la CNE sur son site internet vendredi.

Il devance largement son concurrent, Ossufo Momade, le chef de la Renamo, créditée de 20% des voix, selon ces mêmes résultats. A la dernière présidentielle, M. Nyusi l'avait emporté avec 58% des voix devant le chef historique de la Renamo, Afonso Dhlakama (37%).

Si elles ont salué le déroulement «globalement normal» du scrutin mardi, les principales missions internationales d'observateurs ont émis de nombreuses réserves sur l'équité et la régularité de la campagne et sur le dépouillement du vote.

L'ambassade des Etats-Unis a exprimé vendredi d'«importantes inquiétudes liées à (...) des irrégularités qui pourraient avoir des conséquences sur la perception de l'intégrité du processus électoral». Elle a notamment cité des «divergences» entre les listes électorales et le recensement démographique dans plusieurs régions, notamment dans les provinces de Gaza (sud) et de Zambezie (centre).

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