Antonio Guterres«Les combustibles fossiles n'ont aucun sens politique ou économique»
ATS
17.6.2022 - 16:09
Le secrétaire général de l'ONU a lancé vendredi une attaque en règle contre l'industrie des combustibles fossiles, l'accusant de tenir «l'humanité à la gorge» et appelant les dirigeants des grandes économies à agir pour «mettre fin à l'ère des énergies fossiles».
17.06.2022, 16:09
17.06.2022, 16:39
ATS
«Le premier devoir d'un dirigeant, c'est de protéger les populations des dangers clairs et actuels. Rien ne pourrait être plus clair ou présent que le danger de l'expansion des combustibles fossiles», a dit Antonio Guterres dans un discours à l'adresse du Forum des grandes économies sur l'énergie et le climat (MEF).
Cette réunion virtuelle, organisée par le président américain Joe Biden, réunit les pays «représentant 80% du PIB, de la population et des émissions de gaz à effet de serre du monde», selon la Maison Blanche.
«Même à court terme, les combustibles fossiles n'ont aucun sens politique ou économique. Pourtant, nous semblons piégés dans un monde où les producteurs de combustibles fossiles et les financiers tiennent l'humanité à la gorge», a ajouté le chef de l'ONU.
Industrie fossile accusée
M. Guterres a accusé l'industrie fossile d'avoir tenté pendant des décennies de convaincre dirigeants et opinion publique de sa responsabilité limitée dans le changement climatique, et de chercher à «saboter les politiques climatiques ambitieuses».
Le secrétaire général de l'ONU a fini son discours par un appel pressant aux dirigeants. «La crise climatique est notre urgence numéro un», a-t-il lancé.
«Les énergies renouvelables sont le plan de paix du 21e siècle. Je compte sur vos gouvernements pour mettre fin à l'ère des énergies fossiles. La révolution des énergies renouvelables commence maintenant».
Besoin de sécurité
Pour sa part le président américain Joe Biden a estimé que l'invasion russe de l'Ukraine démontrait l'importance des énergies renouvelables pour la sécurité nationale ainsi que pour la lutte contre la crise climatique.
«L'attaque brutale et non provoquée de la Russie contre sa voisine, l'Ukraine, a alimenté une crise énergétique mondiale et rendu encore plus clair le besoin d'atteindre une sécurité énergétique fiable et de long terme», a-t-il dit en ouverture de ce forum auquel il a convié les principales économies du monde.
C'est la troisième fois que le dirigeant américain, sous pression aux Etats-Unis face à l'inflation galopante notamment tirée par la hausse des prix du carburant, réunit le Forum des grandes économies sur le climat et l'énergie (MEF).
Absences de marque
Cette conférence «s'inscrit dans le cadre des efforts du président pour utiliser tous les moyens dont il dispose pour s'attaquer à la crise climatique mondiale, répondre de façon urgente à la hausse des prix exacerbée par la guerre russe en Ukraine et mettre les Etats-Unis et leurs alliés sur la voie de la sécurité énergétique et alimentaire durable», expliquait peu avant l'exécutif américain.
Il devrait s'agir de la plus grande réunion sur le sujet de dirigeants, avant la prochaine conférence climat de l'ONU, en novembre en Egypte.
La Chine n'est toutefois représentée que par son émissaire sur le climat, et non par son président Xi Jinping, a précisé la Maison Blanche. Et, autre émetteur majeur de gaz à effet de serre, l'Inde ne figure pas sur la liste officielle des participants.
Selon un haut responsable gouvernemental américain, 23 pays doivent être représentés à cette téléconférence, soit la majorité des grandes économies mondiales.