AfghanistanL'UE exhorte les Etats membres à accepter des réfugiés afghans
ATS
21.8.2021 - 17:53
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a exhorté samedi tous les pays, en premier lieu les pays européens, à accueillir une partie des réfugiés afghans exfiltrés de Kaboul. Elle a assuré les Etats membres de l'UE qui le feront du soutien financier de l'Europe.
Keystone-SDA
21.08.2021, 17:53
ATS
«J'appelle tous les Etats qui ont participé aux missions en Afghanistan, les Européens et les autres, à accorder des quotas d'accueil suffisants (...) pour que collectivement, nous puissions venir en aide à ceux qui ont besoin de protection», a déclaré Ursula von der Leyen au terme d'une visite en Espagne dans le centre d'accueil pour les employés afghans de l'UE à Kaboul.
«La Commission est prête à envisager les moyens budgétaires nécessaires pour soutenir les Etats membres de l'UE qui se proposeront pour aider des réfugiés à s'installer sur leur territoire», a-t-elle poursuivi lors d'une conférence de presse sur la base militaire de Torrejón de Ardoz (nord-est de Madrid), où ce centre d'accueil a été installé.
On ignore à ce jour combien de pays membres de l'UE se sont engagés à accueillir sur leur sol des réfugiés afghans et si certains gouvernements ont refusé.
Accompagnés du Premier ministre espagnol Pedro Sánchez, Mme von der Leyen et le président du Conseil européen, Charles Michel, avaient auparavant visité les installations mises à la disposition des réfugiés sur cette base. Tous les Afghans qui travaillaient à Kaboul pour les institutions de l'UE et leurs familles doivent y transiter avant d'être répartis ensuite dans différents pays pour y refaire leur vie.
Deux nouveaux avions
Dans une allocution au caractère très sensible de ce sujet dans l'Europe des 27, M. Michel a, pour sa part, admis que l'immigration constituait «une question difficile dans l'Union européenne». Il a plaidé pour la mise en place de «migrations régulières, ordonnées».
Interrogée sur les relations entre l'UE et les talibans, qui contrôlent maintenant la plus grande partie de l'Afghanistan, la présidente de la Commission européenne a, par ailleurs, insisté sur le fait que, s'il y avait bien «des contacts opérationnels» avec eux sur le terrain pour «sauver des vies», il n'y avait «aucun dialogue politique» avec ce mouvement et donc «aucune reconnaissance des talibans».
Pour sa part, le Premier ministre espagnol a indiqué qu'un certain nombre d'Afghans arrivés ces derniers jours dans ce centre de Torrejón de Ardoz, d'une capacité d'accueil de «800 personnes», étaient déjà repartis vers d'autres pays, notamment «le Danemak et certains dans des pays baltes», mais sans fournir de chiffres précis.
Il a également annoncé que deux nouveaux avions arriveraient samedi en Espagne, l'un à 18h00 et l'autre à 21h00. Dans le premier se trouvent des employés afghans de l'UE et leurs familles et, dans le second, des personnes ayant travaillé pour l'Espagne, ainsi que «quelques Américains».
Américains priés de ne pas aller à l'aéroport
Par ailleurs, l'ambassade des Etats-Unis en Afghanistan a exhorté samedi les ressortissants américains à éviter de se déplacer vers l'aéroport de Kaboul.
«En raison de potentielles menaces de sécurité à l'extérieur des portes de l'aéroport de Kaboul, nous conseillons aux citoyens américains d'éviter de se déplacer vers l'aéroport et d'éviter les portes de l'aéroport pour le moment, à moins que vous ne receviez des instructions individuelles d'un représentant du gouvernement américain pour ce faire», détaille un bulletin publié sur le site internet de l'ambassade.
La gigantesque opération d'évacuation dans la capitale afghane, «l'une des plus difficiles de l'histoire» selon le président américain Joe Biden, se poursuit samedi dans le chaos. Les routes menant à l'aéroport de Kaboul continuent d'être congestionnées.
Les Etats-Unis, qui prévoient d'évacuer plus de 30'000 Américains et civils afghans via leurs bases au Koweït et au Qatar, affirment avoir déjà fait sortir plus de 13'000 personnes depuis le 14 août.
Malgré des jours d'échec, des milliers de familles se massaient encore samedi devant l'aérodrome, espérant monter dans un avion. Devant elles, des militaires américains et une brigade des forces spéciales afghanes se tenaient aux aguets pour les dissuader d'envahir les lieux. Derrière eux, des talibans, désormais accusés de traquer des Afghans ayant travaillé pour l'Otan pour les arrêter et de restreindre l'accès à l'aéroport, observaient la scène.