DéfenseL'UE s'équipera pour des «missions de combat» (Borrell)
ATS
22.3.2022 - 19:37
Les Européens vont, pour la première fois dans leur histoire, se doter d'une capacité pour mener des «opérations de combat», a affirmé mardi le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.
22.03.2022, 19:37
ATS
Les ministres européens des Affaires étrangères et de la Défense ont décidé lundi de constituer une force militaire d'intervention rapide de 5000 combattants, opérationnelle d'ici 2025. «Les Traités européens stipulent que l'UE peut s'engager dans des missions de combats: elle ne l'a jamais fait, mais si cela s'avère nécessaire, elle doit être prête», a précisé Josep Borrell devant un groupe de journalistes, dont l'AFP.
«Les Européens doivent comprendre que certaines situations peuvent impliquer d'utiliser la force. La capacité européenne doit s'entraîner pour des missions de combat», a-t-il insisté.
La stratégie de défense ("boussole stratégique") approuvée lundi «est «un plan d'actions» et «s'il n'est pas mis en oeuvre, il sera inutile», avertit cependant M. Borell. «C'est la première fois que les Etats membres s'engagent collectivement sur des questions de défense, cet engagement est public. Maintenant, il faut le mettre en pratique».
Pas une armée européenne
Cette force d'intervention rapide, qui n'est pas une armée européenne, sera constituée de «composantes terrestres, aériennes, maritimes» et dotée de capacités de transports afin d'être en mesure de «mener des interventions pour sauver et évacuer des ressortissants européens» pris dans un conflit.
La première brique pour la constitution de cette force sera celle des «scénarios d'interventions» auxquels devront correspondre les moyens nécessaires et les mandats.
«Ils doivent être adoptés pour la fin 2022, ce sera un bon signal de la volonté des Etats», a commenté Josep Borrell. «L'unanimité reste la règle pour les décisions, mais les Etats qui ne voudront pas participer à une mission pourront rester à l'écart, sans empêcher les autres d'agir», a-t-il souligné.
Complément à l'Otan
Selon lui, cette force doit être «complémentaire de l'Otan, pour agir là où l'Otan ne peut ou ne veut pas agir».
Outre une révision des «groupements tactiques», crées en 2007 mais jamais utilisés, «des réserves de troupes seront mobilisables en fonction du type de mission à remplir», a observé le chef de la diplomatie européenne.
Berlin a proposé lundi de constituer le coeur de cette force en 2025. «L'Allemagne dirigera à ce moment-là un groupement tactique», note M. Borell, pour qui l'essentiel n'est pas de savoir quel Etat dirige la force d'intervention, «mais la mobilisation des capacités adaptées à la mission».
Les Européens doivent également investir dans des capacités qui leur font actuellement défaut, notamment des drones, des chars, des systèmes de défense anti-aériens et anti-missiles.