Pour soutenir l'Ukraine L'UE veut «avancer» sur l'utilisation des avoirs russes gelés

ATS

21.3.2024 - 23:14

Les Vingt-Sept, réunis en sommet à Bruxelles, ont décidé jeudi d'aller de l'avant avec un projet visant à utiliser les bénéfices provenant des avoirs gelés de la Russie dans l'UE pour armer l'Ukraine.

La façon d'utiliser les avoirs de l'État russe qui ont été bloqués après le déclenchement de l'invasion de l'Ukraine par la Russie il y a deux ans a fait l'objet d'intenses discussions (archives).
La façon d'utiliser les avoirs de l'État russe qui ont été bloqués après le déclenchement de l'invasion de l'Ukraine par la Russie il y a deux ans a fait l'objet d'intenses discussions (archives).
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Dans une déclaration commune, les dirigeants des pays membres de l'UE ont dit vouloir «faire avancer les travaux» sur une proposition présentée mercredi par la Commission européenne, qui devrait permettre de dégager entre 2,5 et trois milliards d'euros par an en faveur de Kiev.

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a proposé mercredi d'utiliser les bénéfices tirés des avoirs russes gelés pour financer des équipements militaires à destination de l'Ukraine.

«Nous sommes déterminés à agir très rapidement afin de pouvoir utiliser une partie de cet argent pour soutenir l'Ukraine», a affirmé jeudi soir le président du Conseil européen, Charles Michel, lors d'une conférence de presse.

La façon d'utiliser les avoirs de l'État russe qui ont été bloqués après le déclenchement de l'invasion de l'Ukraine par la Russie il y a deux ans a fait l'objet d'intenses discussions.

La Russie a menacé mercredi l'Union européenne de lui intenter des poursuites judiciaires «sur des décennies» en cas d'utilisation des revenus de ses avoirs gelés.

«Les Européens doivent être bien conscients des dégâts que de telles décisions pourront causer à leur économie, leur image, leur réputation de garants fiables de l'inviolabilité de la propriété», a averti le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Juridiquement «sûre»

Mais selon M. Borrell, la proposition qu'il a mise sur la table est «sûre» d'un point de vue juridique, car elle cible un investisseur privé, et non les avoirs gelés de la Banque centrale russe.

Ceux-ci représentent environ 210 milliards d'euros dans l'Union européenne, et sont presque tous entre les mains d'Euroclear, institution financière basée à Bruxelles.

L'essentiel de la manne dégagée par les intérêts tirés de ces avoirs doivent permettre de faciliter l'achat d'armes pour l'Ukraine, et cela dès le mois de juillet si les 27 parviennent à formaliser rapidement leur projet, selon M. Borrell.