Un camouflet pour Moscou L'Ukraine affirme avoir détruit un navire de guerre russe

ch

5.3.2024 - 12:28

L'Ukraine a revendiqué mardi avoir détruit un patrouilleur de guerre russe, près de la péninsule de Crimée annexée par la Russie. C'est un camouflet pour Moscou dans cette zone stratégique de la mer Noire.

La zone près d'Odessa est sous tension (illustration).
La zone près d'Odessa est sous tension (illustration).
ATS

Keystone-SDA, ch

Kiev a aussi dit avoir frappé un dépôt de pétrole dans la région russe de Belgorod, frontalière avec l'Ukraine. Ces dernières semaines, des attaques semblables contre des sites pétroliers se sont succédé en Russie.

Sur la mer Noire, la marine ukrainienne a affirmé qu'une «unité spéciale» avait «détruit le plus moderne des patrouilleurs russes, le Sergeï Kotov», dans la nuit de lundi à mardi, «après avoir été touché par des drones maritimes Magura V5».

L'attaque s'est produite «dans les eaux territoriales ukrainiennes, près du détroit de Kertch», a-t-elle précisé, ajoutant que le patrouilleur avait déjà été «gravement endommagé» en septembre dernier lors d'une précédente attaque des forces ukrainiennes.

«En ce qui concerne l'équipage, la situation est en train d'être clarifiée. Il y a des morts et des blessés. Cependant, il est probable qu'une partie de l'équipage ait réussi à évacuer», a précisé le porte-parole du renseignement militaire ukrainien (GUR), Andriy Yusov, sur Telegram.

L'attaque a été réalisée par le GUR avec la coopération de la marine ukrainienne, selon celle-ci.

Le GUR a publié mardi une vidéo en noir et blanc montrant l'attaque nocturne présumée. Sur les images on peut voir un drone naval s'approchant du Sergeï Kotov – long de 94 mètres – puis une explosion avec une grande flamme, de la fumée et des débris projetés au-dessus du navire.

Le ministère russe de la Défense n'a pas fait jusque-là de commentaire officiel sur cette attaque, mais des blogueurs militaires russes, proches des forces armées, ont confirmé la frappe, certains soulignant l'incapacité de la marine russe à se défendre.

«Symbole d'occupation»

En deux ans de guerre, les forces de Kiev ont réussi à faire battre en retraite la puissante flotte russe en mer Noire à l'aide de missiles et de drones maritimes, permettant la réouverture d'un couloir maritime pour exporter des céréales ukrainiennes en faisant fi des menaces de bombardements.

Selon l'armée ukrainienne début février, environ un tiers des navires militaires russes ont été «mis hors d'état de nuire» dans cette zone.

«La flotte russe de la mer Noire est un symbole d'occupation. Elle ne peut pas se trouver en Crimée ukrainienne», a commenté mardi sur Telegram le chef de l'administration présidentielle Andriï Iermak, après l'annonce de la destruction du patrouilleur russe.

La Crimée, péninsule annexée par Moscou en 2014, est régulièrement visée car elle est importante pour la logistique de l'armée russe pour ses opérations sur le front.

Kiev a aussi revendiqué mardi une frappe de drone sur un dépôt de pétrole dans la région russe de Belgorod, frontalière de l'Ukraine.

Selon une source militaire ukrainienne interrogée par l'AFP, une attaque organisée par le GUR a touché ce site situé dans le village de Dolgoe, dans le district de Goubkine, à environ 90 km au nord de Belgorod, la capitale régionale.

Dans l'autre région russe de Koursk, «la gare ferroviaire de Glouchkovo a été visée par des frappes venues de l'Ukraine», a écrit sur Telegram Roman Starovoït, le gouverneur régional, en précisant que l'attaque «n'a pas fait de blessés».

Incendie

Ces frappes ont provoqué un incendie rapidement circonscrit et endommagé des lignes à haute tension, privant d'électricité la gare de Glouchkovo et le village de Koulbaki situé à proximité, selon la même source.

L'armée de l'air ukrainienne a de son côté indiqué mardi que la région d'Odessa (Sud) a fait l'objet d'une nouvelle attaque nocturne russe de drones explosifs Shahed. Dix-huit des 22 drones ont été interceptés, selon cette source qui n'a pas fait état de victimes ni de destructions.

Samedi, une attaque de drone sur Odessa avait fait 12 morts après avoir touché un immeuble d'habitation.

Sur le terrain, l'armée ukrainienne souffre toujours du manque d'armes et de munitions pour repousser des attaques russes, notamment à l'ouest de la ville d'Avdiïvka (Est), prise par les forces de Moscou mi-février après quatre mois de combats meurtriers.