«Aucune trêve»L'Ukraine dénonce des frappes «massives» de plus de 120 missiles
ATS
29.12.2022 - 11:35
L'Ukraine a dénoncé des frappes «massives» de plus de 120 missiles russes jeudi matin sur plusieurs villes du pays, dont la capitale Kiev. Le Kremlin avait averti qu'il n'y aurait aucune trêve du Nouvel An.
Keystone-SDA
29.12.2022, 11:35
ATS
Après une série de revers militaires sur le terrain à la fin de l'été et à l'automne, Moscou a changé de tactique et commencé en octobre à frapper régulièrement avec des salves de dizaines de missiles et de drones les transformateurs et centrales électriques de l'Ukraine. Avec à la clef de graves pénuries énergétiques.
«L'ennemi attaque l'Ukraine sur plusieurs fronts, avec des missiles de croisière tirés depuis des avions et des navires», a annoncé l'armée de l'air sur les réseaux sociaux. «Plus de 120 missiles ont été lancés pour détruire des infrastructures civiles essentielles et tuer des civils en masse», a ajouté le conseiller de la présidence ukrainienne Mikhaïlo Podoliak.
Lviv, Kiev, Odessa...
Lviv, la grande ville de l'ouest de l'Ukraine, était à 90% privée d'électricité jeudi. A Kiev, le maire Vitali Klitschko a lui fait état de trois blessés dont une jeune fille de 14 ans. Il a prévenu que la villepourrait être confrontée à de nouvelles «pannes de courant».
A Odessa, grand port du sud-ouest de l'Ukraine, 21 missiles russes ont été abattus par la défense antiaérienne ukrainiennes, selon le gouverneur Maksym Martchenko. A Kharkiv, dans le nord-est, à la frontière avec la Russie, des bombardements ont également visé «l'infrastructure critique», selon le gouverneur Oleg Sinegoubov.
Réplique aux attaques ukrainiennes
Le président russe Vladimir Poutine a justifié début décembre cette tactique des frappes massives affectant des millions de civils, en estimant qu'elles constituaient une réplique à des attaques ukrainiennes contre des infrastructures russes.
Il présente en outre toujours son invasion de l'Ukraine, qui dure depuis plus de 10 mois, au prix de lourdes pertes, comme une nécessité pour la sécurité nationale. Selon lui, l'Occident se servait de l'Ukraine comme d'une tête de pont pour menacer la Russie.
Encore mercredi, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a estimé que la guerre avait été «préparée par l'Occident via l'Ukraine» contre la Russie.
Confronté à de graves revers militaires face à des Ukrainiens galvanisés et armés par l'Occident, Moscou a mobilisé 300'000 réservistes pour stabiliser les fronts. Moscou revendique l'annexion de quatre régions du sud et de l'est ukrainien, que l'armée russe occupe en partie.
Bataille à Bakhmut
Les combats continuent en outre de faire rage, avec une bataille particulière sanglante pour Bakhmut, ville de l'Est que la Russie tente de conquérir depuis des mois, et Kreminna que les forces ukrainiennes tentent de reprendre. Kherson, grande ville du sud d'où les forces russes ont fui le 11 novembre, est désormais la cible de frappes russes presque quotidienne.
Les perspectives de pourparlers de paix sont, elles, quasi-inexistantes. L'Ukraine réclame le retrait de toutes les forces russes du pays, quand Moscou veut au minimum que Kiev lui cède les quatre régions dont le Kremlin revendique l'annexion depuis septembre, ainsi que la Crimée annexée en 2014.