Le pointL'Ukraine reprend Lyman, la justice russe valide les annexions
ATS
2.10.2022 - 15:59
L'Ukraine a annoncé dimanche avoir repris la ville de Lyman, dans la région de Donetsk annexée par la Russie, au moment où la Cour constitutionnelle russe a jugé légaux les traités d'annexion des territoires ukrainiens signés par Vladimir Poutine.
Keystone-SDA
02.10.2022, 15:59
02.10.2022, 16:05
ATS
L'annonce est tombée en milieu de journée: «A partir de 12h30 locales (09h30 GTM), Lyman est totalement débarrassé (de l'armée russe). Merci à nos militaires», s'est félicité le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.
«Je suis optimiste et très motivé. Je vois l'activité sur la ligne de front et les territoires que l'on reprend», s'est réjoui auprès de l'AFP un soldat ukrainien de 33 ans posté près de Lyman, dans l'est de l'Ukraine, et qui se fait appeler par son nom de guerre «Fumée».
Noeud ferroviaire
Samedi, les soldats ukrainiens étaient entrés dans cette ville stratégique de la région de Donetsk, dont l'annexion vendredi par Moscou a été fermement condamnée par Kiev et les Occidentaux.
Anticipant cette importante victoire tactique, car Lyman est un noeud ferroviaire crucial, M. Zelensky avait assuré samedi soir que la semaine prochaine, «de nouveaux drapeaux ukrainiens flotteront sur le Donbass», où se trouve la région de Donetsk.
Puis il avait lancé, s'adressant aux soldats et aux responsables russes et évoquant le président russe Vladimir Poutine: «Tant que vous tous n'aurez pas résolu le problème de celui qui a tout commencé, qui a déclenché cette guerre insensée contre l'Ukraine, vous serez tués un par un».
La perte de Lyman, dans la région annexée de Donetsk, est un revers de taille pour l'armée russe, incapable à ce stade de contrôler la totalité des territoires qu'elle occupe en Ukraine.
Traités «conformes à la Constitution»
Malgré les difficultés rencontrées sur le terrain par la Russie depuis le début d'une contre-offensive réussie par Kiev début septembre, le processus légal de formalisation de l'annexion des régions ukrainiennes suit son cours à Moscou.
Après la signature des traités d'annexion vendredi en grande pompe au Kremlin par le M. Poutine et les dirigeants des régions séparatistes et occupées, la Cour constitutionnelle russe les a jugé dimanche «conformes à la Constitution».
Selon Viatcheslav Volodine, le président de la Douma, les députés de la chambre basse du Parlement russe examineront lundi un projet de loi en vue de la ratification des traités. L'adoption de ce texte est prévue normalement dans la foulée, avant qu'il ne passe devant la chambre haute du Parlement, le Conseil de la Fédération.
L'annexion des régions ukrainiennes par la Russie n'est toutefois pas reconnue par la communauté internationale. Pour le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, elle rend «beaucoup plus difficile, impossible, presque, la fin de la guerre».
«La Russie est en train de perdre» la guerre, «elle l'a perdue en termes moraux et politiques», mais «l'Ukraine n'a pas encore gagné», a-t-il jugé, appelant aussi l'Europe à renforcer son arsenal militaire.
«Népotisme»
Les difficultés rencontrées depuis plusieurs semaines par les troupes de Moscou entraînent de vives réactions de la part des plus farouches va-t-en guerre russes.
Le dirigeant de la république russe de Tchétchénie et fidèle du Kremlin, Ramzan Kadyrov, a par exemple appelé samedi l'armée russe à utiliser «des armes nucléaires de faible puissance» en Ukraine, après le retrait des Russes de Lyman.
Il s'en est également pris au «népotisme» présent selon lui au sein des forces armées russes, une des raisons principales des difficultés militaires rencontrées depuis maintenant plusieurs semaines par les troupes de Moscou. «Il n'y a pas de place pour le népotisme dans l'armée, surtout dans les moments difficiles», a-t-il juré dans un message virulent posté sur les réseaux sociaux.
L'Ukraine a condamné d'autre part samedi la «détention illégale» du directeur général de la centrale nucléaire de Zaporijjia (sud), Igor Mourachov, arrêté pour une raison encore inconnue vendredi par la Russie qui contrôle le site.
Dans un communiqué, le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a évoqué une «grave préoccupation». M. Grossi «devrait se rendre à Kiev et à Moscou la semaine prochaine», peut-on aussi lire dans le communiqué.