UkraineLa bataille pour Kiev continue, l'Occident accentue la pression
ATS
27.2.2022 - 09:17
La bataille pour le contrôle de Kiev se poursuivait dimanche entre soldats ukrainiens et russes. Les Occidentaux ont accentué samedi la pression sur Moscou, en excluant des banques russes de la plateforme Swift. Ils vont aussi livrer plus d'armes à l'Ukraine.
Keystone-SDA
27.02.2022, 09:17
27.02.2022, 09:18
ATS
Au quatrième jour de l'offensive lancée par la Russie, les sirènes d'alarme antiaérienne ont retenti à Kiev dans la nuit de samedi à dimanche, a indiqué le service officiel des communications spéciales. Les habitants ont été appelés à se réfugier dans les abris. Les forces russes «poursuivent leur offensive pour verrouiller Kiev» après avoir «terminé leur regroupement» sur le front nord, a affirmé l'armée ukrainienne samedi soir.
Des frappes ont également touché un dépôt pétrolier à Vassylkiv, à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de Kiev, provoquant un immense incendie. Des combats pour le contrôle de la base aérienne de Vassylkiv empêchent les pompiers d'intervenir, a indiqué à l'aube le chef de l'administration de la région de Kiev.
«Paralyser» la banque centrale
«Toutes les unités [de l'armée russe, ndlr] ont reçu l'ordre d'élargir l'offensive dans toutes les directions, en conformité avec le plan de l'offensive», a déclaré samedi le porte-parole du ministère russe de la défense.
La violence de l'intervention russe a poussé samedi les Occidentaux à adopter un nouveau train de sanctions plus dures: ils ont notamment décidé d'exclure de nombreuses banques russes de la plateforme interbancaire Swift, un rouage essentiel de la finance mondiale.
Cette action «empêchera les banques d'effectuer la plupart de leurs transactions financières mondiales et, par conséquent, les exportations et importations russes seront bloquées», a souligné la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
Les partenaires occidentaux ont en outre décidé de restreindre davantage l'accès de la banque centrale russe aux marchés des capitaux et de «paralyser les actifs de la banque centrale russe» afin d'empêcher Moscou d'y recourir pour financer le conflit en Ukraine, selon les mots de Mme von der Leyen. Les nouvelles sanctions vont enfin s'en prendre aux oligarques russes et à leurs familles pour les empêcher d'obtenir la nationalité de pays occidentaux.
Un «paria»
La Russie est désormais un «paria économique et financier mondial», faisant face à un rouble en «chute libre», a synthétisé samedi soir un haut responsable américain. Un groupe de travail «traquera» les «yachts, jets, voitures de luxe et maisons de luxe» des oligarques russes, a-t-il ajouté.
Les Occidentaux avaient déjà franchi un palier vendredi en imposant des sanctions personnelles au président russe Vladimir Poutine et à son chef de la diplomatie, Sergueï Lavrov.
Rompant avec sa politique traditionnelle de refus d'exporter des armes létales en zones de conflit, l'Allemagne a annoncé samedi la fourniture à Kiev d'un millier de lance-roquettes antichars et de 500 missiles sol-air. Washington de son côté a annoncé samedi l'envoi d'une nouvelle aide militaire à l'Ukraine, d'un montant de 350 millions de dollars.
Les Pays-Bas ont annoncé livrer 200 missiles antiaériens Stinger, la République tchèque a dit envoyer des armes pour une valeur de 7,6 millions d'euros et la Belgique a indiqué fournir à Kiev 2000 mitrailleuses et 3800 tonnes de carburant. Quant à la France, elle a «décidé la livraison additionnelle d'équipements de défense aux autorités ukrainiennes».
«Signes» d'une résistance viable
Au moins 198 civils, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées depuis jeudi, selon le ministre ukrainien de la santé, Viktor Liachko. «Notre armée contrôle Kiev et les villes clés autour de la capitale», a assuré samedi le président ukrainien Volodymyr Zelensky sur Facebook, affirmant avoir «cassé le plan» de Moscou. Il a appelé la population à prendre les armes et juré de rester à Kiev.
Des dizaines de militaires ukrainiens ont perdu la vie dans les combats, selon l'armée ukrainienne, qui affirme aussi infliger de lourdes pertes à l'armée russe. Moscou ne donne aucune information quant à son bilan.
Le ministère russe de la défense n'a également pas évoqué d'offensive sur Kiev, faisant état uniquement de tirs de missiles de croisière sur des infrastructures militaires et d'avancées dans l'Est et le Sud ukrainien.
Selon un haut responsable américain, la Russie apparaît «de plus en plus frustrée» par la ferme résistance de l'armée ukrainienne, notamment dans le nord de l'Ukraine. «Nous continuons aussi à voir des signes d'une résistance ukrainienne viable», a-t-il ajouté.