IndonésieUne explosion ébranle la cathédrale de Makassar
ats
28.3.2021 - 08:21
Une bombe est soupçonnée d'être à l'origine de l'explosion qui s'est produite dimanche près de la cathédrale de la ville indonésienne de Makassar. La police dénombre les blessés.
Keystone-SDA, ats
28.03.2021, 08:21
ATS
«Il y a eu une explosion et nous soupçonnons qu'elle a été produite par une bombe», a déclaré aux journalistes E. Zulpan, le porte-parole de la police de la province de Sulawesi du Sud, dont Makassar est la capitale. Un prêtre interrogé par des médias locaux a de son côté affirmé que l'attentat avait été commis par un kamikaze.
La déflagration s'est produite alors que la messe venait de s'achever dans la cathédrale du Sacré-Coeur-de-Jésus, siège de l'archidiocèse de Makassar, dans le sud de l'île de Célèbes.
De nombreux véhicules était endommagés autour de l'édifice, autour duquel la police établissait un cordon de sécurité, selon un photographe de l"AFP sur place.
«Nous avions terminé la messe et les gens rentraient chez eux quand cela s'est produit», a déclaré à la chaîne Metro TV un homme présenté comme un prêtre, et identifié sous l'unique nom de Willem.
Il a affirmé qu'un paroissien avait tenté d'empêcher ce qu'il a décrit comme «un kamikaze» qui cherchait à entrer dans l'église. Il a ajouté qu'une dizaine de personnes avaient été blessées.
Les églises, cible d'extrémistes en Indonésie
Les églises ont par le passé été la cible d'extrémistes en Indonésie, qui est le pays à majorité musulmane le plus peuplé au monde.
En mai 2018, une famille de six personnes, dont deux filles de 9 et 12 ans et deux fils de 16 et 18 ans, avaient déclenché des bombes contre trois églises de Surabaya, la deuxième ville du pays, tuant plus d'une dizaine de fidèles.
Le même jour une deuxième famille a fait éclaté, apparemment par accident, une bombe dans un appartement et le jour suivant une troisième a commis une attaque suicide contre un poste de police.
Ces attentats, qui avaient fait au total 15 victimes et 13 morts chez les assaillants, dont cinq enfants, avaient été les plus meurtriers en plus d'une décennie dans l'archipel.
Tolérance mise à l'épreuve
Les trois familles radicalisées étaient liée au mouvement radical Jamaah Ansharut Daulah (JAD), qui soutient le groupe Etat islamique (EI). Et les attaques avaient été revendiquées par l'EI.
La tradition de tolérance de l'Indonésie a été mise à l'épreuve ces dernières années par un développement des courants islamiques conservateurs, voire extrémistes, et les minorités religieuses, chrétiennes mais aussi bouddhistes et hindoues s'inquiètent pour la coexistence religieuse.