XinjiangLa Chine lance sa contre-offensive au Conseil des droits de l'homme
sn, ats
13.9.2022 - 15:44
La Chine montre qu'elle est prête à contrer toute volonté d'investigations au Xinjiang. Elle s'est entourée mardi de plus de 20 pays, dont ses alliés, au Conseil des droits de l'homme à Genève pour dénoncer le rapport récent de l'ONU.
sn, ats
13.09.2022, 15:44
13.09.2022, 16:24
ATS
Dans une déclaration conjointe lue par l'ambassadeur chinois Chen Xu, ces Etats reprochent à l'ancienne Haute commissaire aux droits de l'homme Michelle Bachelet d'avoir publié celui-ci «sans autorisation» du Conseil. Et d'accuser l'agence onusienne d'exacerber la «politisation» des travaux entre les différents pays dans cette instance.
La Chine avait promis il y a quelques jours de s'opposer à toute «action conjointe» contre elle. Elle avait aussi laissé entendre que le Haut-Commissariat avait «fermé la porte à une collaboration», sans dire si le mécanisme lancé après la visite de Mme Bachelet il y a quelques mois pourrait se poursuivre.
Rapport avec des «erreurs»
Mardi, M. Chen a répété que l'ONU avait publié un rapport avec des «erreurs». Au nom de son pays seulement, il a ensuite dénoncé des «mensonges» et une «instrumentalisation par certains pays occidentaux», répétant les justifications habituelles de son gouvernement de lutte contre le terrorisme pour les camps d'internement au Xinjiang.
Le rapport parle de possibles crimes contre l'humanité perpétrés contre les Ouïghours et d'autres minorités musulmanes, dont plus d'un million au moins seraient retenus dans des camps d'internement. Selon l'ONU, les accusations de torture, de soins contraints, de violences sexuelles dans les centres de détention ou encore de contrôle forcé des naissances «semblent crédibles». Le Haut-Commissariat estime que ces violations sont largement répandues.
La Chine affirme elle lutter contre le terrorisme. Plusieurs pays comme les Etats-Unis, la Grande-Bretagne ou la Suisse souhaitent un suivi après le rapport onusien. Mais il n'est pas certain que les voix requises puissent être obtenues pour lancer ne serait-ce qu'une discussion du Conseil des droits de l'homme. Pour autant, la Chine a eu moins de soutien mardi que par le passé lors de déclarations conjointes. Seuls quelques pays musulmans se sont associés à elle.