La Chine a annoncé lundi des sanctions contre dix Européens, dont des parlementaires et des universitaires, et contre quatre organisations. Ces sanctions arrivent en représailles à des sanctions de l'UE pour la répression de Pékin contre la minorité musulmane des Ouïghours.
«Cette décision, qui ne repose sur rien d'autre que des mensonges et de la désinformation, ignore et déforme les faits», a annoncé le ministère chinois des Affaires étrangères dans un communiqué, ajoutant qu'il s'agissait d'une ingérence «grossière» dans ses affaires intérieures.
Parmi les dix personnes visées figurent notamment les eurodéputés français Raphaël Glucksmann et allemand Reinhard Bütikofer, président de la Délégation pour les relations avec la Chine du Parlement européen, ou encore le chercheur allemand Adrian Zenz, dont les rapports sur le sort des Ouïghours dans la province du Xinjiang ont suscité de vives remontrances de Pékin.
Le député Sjoerd Sjoerdsma est également visé par les sanctions. En réaction, La Haye a convoqué l'ambassadeur chinois aux Pays-Bas, a annoncé le ministère des Affaires étrangères.
Les défenseurs des droits estiment que plus d'un million de Ouïghours et d'autres minorités majoritairement musulmanes sont ou ont été détenus dans des camps dans cette région du nord-ouest, où la Chine est aussi accusée d'avoir stérilisé de force des femmes et imposé des travaux forcés.
Sanctions européennes
Les Européens ont approuvé lundi des sanctions contre quatre dirigeants de la région chinoise du Xinjiang pour les violations des droits des Ouïghours.
La Chine «s'oppose fermement et condamne vivement» les sanctions européennes, a indiqué lundi le ministère des Affaires étrangères, ajoutant que ses propres sanctions viseraient les citoyens européens ainsi que leurs familles, leur interdisant d'entrer en Chine continentale, à Hong Kong et Macau.
Ces derniers «et les entreprises et institutions qui leur sont associées ont également l'interdiction de faire des affaires avec la Chine», a ajouté le ministère.
Le Comité politique et de sécurité du Conseil de l'Union européenne et le Sous-comité aux droits humains du Parlement européen font partie des quatre organismes visés par les sanctions chinoises.