«Dangereuse» escaladeLa CIA s'inquiète des liens plus étroits entre Téhéran et Moscou
ATS
27.2.2023 - 01:39
La Russie envisagerait d'aider l'Iran avec son programme de missiles et de lui fournir des avions de combat, a souligné dimanche le chef de la CIA, William Burns. Il s'inquiète d'une «dangereuse» escalade dans la coopération militaire entre Téhéran et Moscou.
Keystone-SDA
27.02.2023, 01:39
27.02.2023, 06:48
ATS
«Ce que nous constatons également, ce sont des signes selon lesquels la Russie propose d'aider les Iraniens avec leur programme de missiles et envisage aussi la possibilité de procurer à l'Iran des avions de combat», a déclaré Bill Burns dans un rare entretien diffusé sur la chaîne CBS.
Cette coopération militaire s'accélère «dans une direction qui est très dangereuse dans la mesure où l'on sait que les Iraniens ont déjà fourni des centaines de drones armés aux Russes, qu'ils utilisent pour faire souffrir les civils ukrainiens» et toucher les infrastructures, a-t-il affirmé. «Nous savons aussi qu'ils [les Iraniens, ndlr] ont fourni des munitions pour l'artillerie et les chars», a ajouté le patron du renseignement américain.
Nucléaire
«Cela pose des risques évidents pas seulement pour le peuple d'Ukraine [...] mais aussi pour nos amis et partenaires à travers le Moyen-Orient», a-t-il dit en parlant d'une coopération militaire qui se renforce à «un rythme inquiétant».
Interrogé par ailleurs sur l'avancement du programme nucléaire iranien, William Burns a assuré que les Etats-Unis «ne pensaient pas que le chef suprême en Iran ait encore pris la décision de reprendre la militarisation du programme [nucléaire], qui selon nos estimations a été suspendu ou terminé à la fin 2003».
Toutefois, a-t-il dit, le programme d'enrichissement d'uranium «progresse vite à tel point qu'il leur suffirait de quelques semaines pour atteindre les 90%, s'ils décidaient de franchir cette ligne».
Les négociations afin de ranimer l'accord conclu en 2015 pour limiter les activités atomiques de l'Iran en échange d'une levée des sanctions internationales sont au point mort. L'accord, connu sous l'acronyme de JCPOA, est moribond depuis le retrait des Etats-Unis décidé en 2018 par l'ancien président américain Donald Trump.
La République islamique s'est dans la foulée progressivement affranchie de ses engagements. Elle produit désormais officiellement de l'uranium enrichi à 60%, un seuil bien supérieur à celui de 3,67% fixé par le pacte.