Péninsule coréenne La Corée du Nord tire à nouveau des missiles de croisière

ATS

28.1.2024 - 03:30

La Corée du Nord a tiré plusieurs missiles de croisière dimanche, a annoncé l'armée sud-coréenne sur fond de tensions croissantes dans la région. Pyongyang avait déjà lancé des missiles de croisière mercredi, affirmant qu'ils étaient d'une nouvelle génération.

Les missiles nord-coréens ont été tirés près des eaux se situant autour de la région nord-coréenne de Sinpno (archives).
Les missiles nord-coréens ont été tirés près des eaux se situant autour de la région nord-coréenne de Sinpno (archives).
ATS

Keystone-SDA

«Notre armée a détecté plusieurs missiles de croisière non identifiés tirés près des eaux [se situant à proximité de la ville] de Sinpo en Corée du Nord à 08h00» dimanche (minuit en Suisse), a déclaré l'état-major interarmées sud-coréen dans un communiqué.

Les essais de missiles de croisière, qui volent dans l'atmosphère, ne tombent pas sous le coup des sanctions infligées par l'ONU à la Corée du Nord, contrairement aux missiles balistiques, dont la trajectoire s'effectue essentiellement dans l'espace.

Jeudi, au lendemain du tir de missiles de croisière dont Pyongyang n'a pas précisé le nombre, l'agence de presse officielle KCNA a indiqué que cet essai s'inscrivait dans «un processus de mise à jour constante du système d'armement et [d'une] activité régulière et obligatoire». «Le tir d'essai n'a pas eu d'impact sur la sécurité des pays voisins et n'a rien à voir avec la situation régionale», avait-elle assuré.

Aggravation des tensions

Les tensions entre Pyongyang et Séoul se sont fortement aggravées ces derniers mois. Les deux pays ennemis ont renoncé à des accords conclus en 2018 pour prévenir les incidents armés, renforcé les moyens militaires à la frontière et procédé à des exercices d'artillerie à munitions réelles près du territoire de l'autre.

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a déclaré en janvier que le Sud était le «principal ennemi» de son pays. Il a dissous les agences gouvernementales dédiées à la réunification et aux contacts avec le Sud et a menacé de déclarer la guerre si son voisin empiétait sur son territoire «ne serait-ce que de 0,001 mm».

A la fin décembre, M. Kim a ordonné l'accélération des préparatifs militaires en vue d'une «guerre» pouvant «être déclenchée à tout moment». Il a dénoncé une «situation de crise persistante et incontrôlable», selon lui amorcée par Séoul et Washington avec leurs exercices militaires conjoints dans la région.

Le ton est également monté d'un cran au Sud, où le président conservateur Yoon Suk-yeol a averti que Séoul mènerait une riposte «plusieurs fois plus forte» en cas de provocation, mettant en avant les «capacités de réponse écrasantes» de son armée.

Multiplication des tirs

Séoul et Washington ont averti à plusieurs reprises que toute attaque de la part de Pyongyang signerait inéluctablement la destruction de son régime.

La Corée du Nord a multiplié ces derniers mois les essais d'armes interdites par l'ONU. Au début janvier, elle a ainsi lancé un missile hypersonique à carburant solide et procédé à des tirs d'artillerie à munitions réelles près de la frontière maritime avec le Sud, déclenchant des ordres de mise à l'abri sur plusieurs îles sud-coréennes proches des côtes nord-coréennes.

Séoul a répliqué par des contre-exercices dans la même région, sur la côte ouest de la péninsule.

La Corée du Nord a également réussi à mettre en orbite un satellite-espion à la fin 2023 après avoir reçu, selon Séoul, l'aide technique de la Russie, en échange de livraisons d'armes pour la guerre en Ukraine.