Relations tendues avec Séoul La Corée du Nord tire «plusieurs» missiles de croisière

clsi

30.1.2024 - 09:37

La Corée du Nord a tiré «plusieurs» missiles de croisière mardi dans les eaux au large de sa côte ouest, a rapporté l'armée sud-coréenne. Il s'agit du dernier lancement en date d'une série d'essais d'armements conduits par Pyongyang cette année.

Ces dernières semaines, Kim Jong Un a désigné le Sud comme «principal ennemi» de son pays, a dissous les agences gouvernementales dédiées à la réunification et aux contacts avec le Sud, et a menacé de déclarer la guerre si son voisin empiétait sur son territoire «ne serait-ce que de 0,001 mm».
Ces dernières semaines, Kim Jong Un a désigné le Sud comme «principal ennemi» de son pays, a dissous les agences gouvernementales dédiées à la réunification et aux contacts avec le Sud, et a menacé de déclarer la guerre si son voisin empiétait sur son territoire «ne serait-ce que de 0,001 mm».
KEYSTONE

Séoul «a détecté plusieurs missiles de croisière (...) lancés dans la mer de l'Ouest (aussi appelée mer Jaune, ndlr) vers 07h00» locales (23h00 en Suisse lundi), a indiqué l'état-major interarmées sud-coréen dans un communiqué.

Les agences de renseignement de Washington et Séoul «sont en train de conduire une analyse détaillée» de ces tirs, a ajouté cette source.

Les relations entre Séoul et Pyongyang se sont fortement détériorées ces derniers mois, et le Nord multiplie cette année les essais d'équipement militaires, testant notamment ce qu'il a décrit comme un «système d'armement nucléaire sous-marin» et un missile balistique hypersonique à combustible solide.

Les essais de missiles de croisière, qui volent dans l'atmosphère, ne tombent pas sous le coup des sanctions infligées par l'ONU à la Corée du Nord, contrairement aux missiles balistiques, dont la trajectoire s'effectue essentiellement dans l'espace.

Rapprochement avec Moscou

La Corée du Sud et les Etats-Unis soutiennent qu'en dépit de sanctions prises à l'ONU, le Nord envoie de l'armement en Russie, possiblement en échange d'une aide technique concernant son programme de satellite espion.

«On pense que la Corée du Nord a commencé la production en masse de missiles de croisière commandés par la Russie», déclare à l'AFP Ahn Chan-il, un transfuge devenu chercheur qui dirige l'Institut mondial d'études sur la Corée du Nord.

«Il semble qu'ils soient en train de conduire (...) en mer des expérimentations» sur ces projectiles, ajoute M. Ahn.

Hong Min, analyste à l'Institut coréen pour l'unification nationale à Séoul, affirme quant à lui qu'on ne peut pas «exclure la possibilité» que Pyongyang soit en train de conduire des tirs d'essai de missiles de croisière destinés à être exportés vers la Russie.

«Les missiles de croisière jouent un rôle important pour la Russie dans le ciblage d'infrastructures stratégiques en Ukraine», observe-t-il pour l'AFP.

M. Kim a effectué un déplacement en Russie en septembre pour rencontrer le président Vladimir Poutine dans un cosmodrome. Le chef de l'Etat russe a exprimé sa volonté de visiter «prochainement» Pyongyang.

En novembre, la Corée du Nord est parvenue à placer un satellite espion en orbite.

Provocations

Dans un communiqué publié en décembre, l'agence de renseignement de Séoul a dit s'attendre à ce que Pyongyang se livre à des provocations d'ordre militaire et informatique en 2024 pour cibler le déroulement des campagnes électorales aux Etats-Unis et en Corée du Sud.

D'après la même source, le numéro un nord-coréen a demandé fin 2023 à ses collaborateurs de «mettre au point des mesures pour provoquer un grand émoi en Corée du Sud» début 2024.

Ces dernières semaines, Kim Jong Un a désigné le Sud comme «principal ennemi» de son pays, a dissous les agences gouvernementales dédiées à la réunification et aux contacts avec le Sud, et a menacé de déclarer la guerre si son voisin empiétait sur son territoire «ne serait-ce que de 0,001 mm».

M. Kim a également déclaré que Pyongyang ne reconnaissait plus la Ligne de limite du Nord, frontière maritime de fait entre le Nord et le Sud, et appelé à des modifications d'ordre constitutionnel pour permettre au Nord d'"occuper» Séoul en temps de guerre, d'après KCNA. Un conflit armé pourrait selon lui «éclater à tout moment».

Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol a de son côté soutenu auprès de son gouvernement qu'en cas de provocation de la part de Pyongyang, la Corée du Sud déclencherait une riposte «plusieurs fois plus forte», mettant en avant les «capacités de réponse écrasantes» de son armée.

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