«Provocation» La Corée du Nord tire un missile intercontinental présumé

dv

25.5.2022 - 12:38

La Corée du Nord a tiré une volée de missiles mercredi, dont probablement son plus gros missile balistique intercontinental, quelques heures après le départ de la région du président américain Joe Biden.

Selon Séoul, au moins trois missiles ont été tirés depuis Sunan, dans la banlieue de Pyongyang, en direction de la mer du Japon.
Selon Séoul, au moins trois missiles ont été tirés depuis Sunan, dans la banlieue de Pyongyang, en direction de la mer du Japon.
ATS

25.5.2022 - 12:38

En outre, «des essais d'un dispositif de détonation nucléaire en préparation d'un septième essai nucléaire» ont été détectés», a déclaré Kim Tae-hyo, premier directeur adjoint du Bureau de la sécurité nationale sud-coréen, ajoutant qu'un essai nucléaire pourrait être imminent.

Selon Séoul, au moins trois missiles ont été tirés depuis Sunan, dans la banlieue de Pyongyang, en direction de la mer du Japon, à 06h00 (23h00 suisses), 06h37 et 06h42. «Il a été jugé que le premier lancement était celui du nouveau ICBM, le Hwasong-17», a affirmé Kim Tae-hyo. Il s'agit du plus gros missile balistique intercontinental que la Corée du Nord a déjà tenté sans succès de tester.

«Provocation»

Cette salve, qui s'ajoute à une vingtaine d'essais tirés par Pyongyang cette année, a provoqué en réponse des tirs de missiles et la mobilisation d'avions de chasse américains et sud-coréens, les deux pays dénonçant les «provocations» continuelles du régime nord-coréen.

Séoul a dénoncé «un acte illégal en violation directe des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies». Washington a aussi «condamné les multiples tirs de missiles balistiques» de la Corée du Nord, a indiqué un porte-parole du département d'Etat américain tard mardi, appelant Pyongyang «à s'abstenir de nouvelles provocations et à s'engager dans un dialogue de fond constructif».

«Le premier missile balistique (l'ICBM présumé) a eu une portée d'environ 360 kilomètres et une altitude d'environ 540 kilomètres», a précisé l'état-major sud-coréen dans un communiqué. Le deuxième «a disparu à une altitude de 20 kilomètres» et le troisième projectile – un missile balistique à courte portée présumé – a parcouru environ 760 kilomètres à une altitude d'environ 60 kilomètres.

Trajectoire «irrégulière»

Le ministère japonais de la Défense a déclaré que l'un des missiles balistiques avait suivi «une trajectoire irrégulière». Pyongyang travaille sur la technologie permettant de manoeuvrer les missiles après leur lancement, notamment une «technologie de vol plané hypersonique», qui rendrait plus difficile l'interception par les systèmes de défense antimissile.

Le régime nord-coréen, sous le coup de sanctions des Nations unies pour ses programmes d'armement, a accéléré ses essais de missiles ces derniers mois, blâmant l'attitude «hostile» des Etats-Unis. Il a testé en mars un missile balistique intercontinental pour la première fois depuis 2017.

Et les services de renseignement sud-coréens et américains le soupçonnent de préparer un essai nucléaire imminent, son premier en cinq ans.

Message à Joe Biden

Les essais ont été «clairement programmés pour le retour du président Biden après sa visite en Corée du Sud et au Japon», a estimé Park Won-gon, professeur à l'université Ewha à Séoul.

Pendant son séjour à Séoul, le président américain et son homologue sud-coréen Yoon Suk-yeol ont, selon ce dernier, évoqué une intensification de leurs exercices militaires conjoints, ainsi qu'un déploiement dans la péninsule d'avions de chasse ou de missiles, «pour se préparer à une attaque nucléaire».

Selon M. Park, les tirs de missiles nord-coréens visaient à montrer «les objections de la Corée du Nord» à ces annonces.

Peu avant de quitter la Corée du Sud dimanche pour le Japon, interrogé par un journaliste qui lui demandait s'il avait un message pour le dirigeant nord-coréen, Joe Biden a répondu par un laconique: «Bonjour. Point final». Une façon de faire savoir que Washington reste ouvert au dialogue avec la Corée du Nord, même en l'absence de réciprocité.

Pourparlers au point mort

Les pourparlers avec Pyongyang sont au point mort depuis l'échec d'un sommet en 2019 entre M. Kim et le président américain de l'époque Donald Trump. Le régime nord-coréen a ignoré toutes les offres de dialogue formulées par Washington.

Les chefs de la diplomatie sud-coréenne Park Jin et américaine Antony Blinken se sont entretenus au téléphone après les lancements de mercredi, a indiqué le ministère des affaires étrangères.

Ils ont jugé «profondément déplorable» que la Corée du Nord «utilise ses principales ressources financières pour le développement de l'arme nucléaire et des missiles plutôt que pour la mise en quarantaine et l'amélioration des moyens de subsistance de la population» dans l'épidémie de Covid-19 qui la frappe.

dv