Ultimes adieux Des centaines de milliers de personnes attendues à Londres 

ATS

14.9.2022 - 06:19

Les Britanniques sont attendus par centaines de milliers à partir de mercredi à Londres, pour saluer une dernière fois Elizabeth II. Leur monarque adorée est de retour à Londres près d'une semaine après son décès en Ecosse.

Le cercueil de la reine quitte la cathédrale d'Edimbourg avant de s'envoler pour Londres

Le cercueil de la reine quitte la cathédrale d'Edimbourg avant de s'envoler pour Londres

Le cercueil de la reine Elizabeth II quitte la cathédrale St Giles à Édimbourg pour un vol retour à Londres où il sera exposé au public pendant plusieurs jours avant ses funérailles la semaine prochaine.

13.09.2022

Keystone-SDA

Le cercueil de la reine, décédée jeudi à 96 ans, a retrouvé mardi soir la capitale britannique. Après une nuit au palais de Buckingham, la dépouille va rejoindre Westminster Hall, la plus vieille chambre du Parlement britannique, au terme d'une procession solennelle dans le centre de Londres.

En début de semaine déjà, quelques 33'000 personnes ont fait le déplacement à la cathédrale de Saint Gilles d'Edimbourg pour dire adieu à Elizabeth II avant son retour à Londres.
En début de semaine déjà, quelques 33'000 personnes ont fait le déplacement à la cathédrale de Saint Gilles d'Edimbourg pour dire adieu à Elizabeth II avant son retour à Londres.
ATS

Pendant près de cinq jours, de mercredi 17h00 (18h00 en Suisse) jusqu'à lundi 06h30, jour des funérailles nationales, les Britanniques pourront venir rendre un dernier hommage au plus près à leur souveraine unanimement saluée pour son dévouement total pendant plus de 70 ans de règne.

Des centaines de milliers de personnes sont attendues à Westminster Hall, ouvert pour l'occasion 24 heures sur 24. Mais il faudra s'armer de patience, avec de longues files d'attente qui pourraient s'étirer sur des kilomètres.

Dizaines de milliers de personnes

Le cercueil d'Elizabeth II a déjà été exposé de lundi soir à mardi dans la cathédrale Saint Gilles d'Edimbourg. Parfois émues aux larmes, quelque 33'000 personnes ont patienté des heures durant pour aller se recueillir brièvement devant le cercueil, recouvert du drapeau royal et de la couronne.

Roc de stabilité dans la tempête tantôt politique, sociale ou sanitaire pendant le Covid-19, la reine a été une image rassurante pour des millions de Britanniques durant ses décennies sur le trône.

Mardi soir, la princesse Anne, unique fille d'Elizabeth II, avait accompagné son cercueil dans l'avion qui le menait d'Edimbourg à Londres. Le nouveau roi Charles III, fils aîné d'Elizabeth, était présent pour accueillir la dépouille à son arrivée au palais de Buckingham, après avoir passé la journée en Irlande du Nord, une étape délicate de son accession au trône.

Charles convaincant

Elizabeth II avait joué un rôle majeur pour la réconciliation dans la province au passé sanglant. Mais près d'un quart de siècle après le retour d'une paix fragile entre républicains, surtout catholiques, et unionistes, essentiellement protestants, les tensions ont été ravivées par le Brexit.

«Avec un exemple brillant devant moi, et avec l'aide de Dieu, je prends mes nouvelles fonctions résolu à rechercher le bien-être de tous les habitants d'Irlande du Nord», a déclaré le monarque au Parlement local, à l'arrêt depuis des mois.

Après Londres, Edimbourg et Belfast, Charles III se rendra vendredi à Cardiff au Pays de Galles, dernière étape de sa tournée dans les quatre nations britanniques. La cote du roi a monté de manière fulgurante depuis son accession au trône, d'après un sondage YouGov publié mardi. Trois personnes sur cinq pensent qu'il fera un bon roi, contre à peine plus de 30% il y a quelques mois.

Tensions en Irlande du Nord, velléités indépendantistes en Ecosse, inflation galopante: Charles III, qui à 73 ans est plus âgé que tous les souverains britanniques au moment de leur accession au trône, s'installe dans ses fonctions dans un moment critique.

Le pays, en proie à une grave crise sociale et politique, a une nouvelle Première ministre depuis quelques jours, Liz Truss, que la reine Elizabeth II avait reçue dans sa résidence écossaise de Balmoral pour lui demander de former un gouvernement deux jours avant de s'éteindre.

Défi logistique

Mais l'heure est pour le moment au recueillement, le pays se préparant à l'immense défi logistique et sécuritaire des prochains jours. Après des prières au palais en présence du roi, de la reine consort et de la famille royale, le cercueil quittera le palais de Buckingham à 15h22 mercredi pour une procession dans le centre de Londres, posé sur un affût de canon, au palais de Westminster.

Le roi et des membres de la famille royale s'y joindront, tandis que Big Ben sonnera et que des coups de canon seront tirés depuis Hyde Park. Hôtels complets, transports perturbés, pubs bondés... La capitale britannique se préparait mardi dans la fébrilité à la dernière ligne droite avant les funérailles du siècle.

Alors que la queue risque d'être ininterrompue pour apercevoir le cercueil, le gouvernement a déjà prévenu de «restrictions draconiennes», dignes des aéroports, pour gérer l'affluence historique au palais de Westminster.

Si les autorités se refusent à donner un chiffre, la presse évoque quelque 750'000 personnes prêtes à braver une attente qui pourrait se compter en dizaines d'heures. En 2002, ils étaient environ 200'000 à s'être recueillis devant le cercueil de la reine-mère Elizabeth, présentée au public pendant trois jours avant ses funérailles.

L'affluence devrait être bien plus grande encore en amont des «funérailles du siècle», les premières obsèques nationales depuis 1965 – celles de Winston Churchill -, qui auront lieu lundi 19 septembre en présence de quelque 500 dignitaires étrangers et de nombreuses têtes couronnées. La Russie, le Bélarus, la Birmanie et la Corée du Nord n'ont toutefois pas été invités.