Pour l'Europe La désescalade entre la Serbie et le Kosovo est «plus urgente que jamais»

ATS

21.10.2023 - 19:47

La désescalade et la normalisation des relations entre la Serbie et le Kosovo sont «plus urgentes que jamais». Et tout retard est «inacceptable», a estimé samedi l'émissaire européen Miroslav Lajcak.

Sur cette photo fournie par le service de presse présidentiel serbe, le président serbe Aleksandar Vucic, troisième à droite, pose avec le diplomate italien Alessandro Cattaneo, à gauche, le conseiller du président français Emmanuel Bonne, deuxième à gauche, l'envoyé de l'Union européenne Miroslav Lajcak, troisième à gauche, le secrétaire adjoint américain Gabriel Escobar, deuxième à droite, et le conseiller de la chancelière allemande Jens Plettner, à droite, à Belgrade, Serbie, le samedi 21 octobre 2023. 
Sur cette photo fournie par le service de presse présidentiel serbe, le président serbe Aleksandar Vucic, troisième à droite, pose avec le diplomate italien Alessandro Cattaneo, à gauche, le conseiller du président français Emmanuel Bonne, deuxième à gauche, l'envoyé de l'Union européenne Miroslav Lajcak, troisième à gauche, le secrétaire adjoint américain Gabriel Escobar, deuxième à droite, et le conseiller de la chancelière allemande Jens Plettner, à droite, à Belgrade, Serbie, le samedi 21 octobre 2023. 
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Keystone-SDA

M. Lajcak, ainsi que des diplomates des Etats-Unis, France, Allemagne et Italie, se sont rendus samedi à Pristina pour y rencontrer le Premier ministre kosovar Albin Kurti, puis à Belgrade pour un entretien avec le président serbe Aleksandar Vucic.

«Nous attendons du Kosovo et de la Serbie qu'ils remplissent totalement leurs obligations», a ajouté M. Lajcak, sommant Albin Kurti «de faire des progrès dans la normalisation des relations si le Kosovo veut faire des progrès vers l'Union européenne».

L'émissaire, chargé de chapeauter les difficiles discussions entre MM. Vucic et Kurti, a demandé à ce dernier de procéder «sans délai à la création d'une Association des municipalités serbes au Kosovo. Sans cela, il n'y aura pas de progrès dans le chemin européen» de Pristina.

Dans ces villes majoritairement serbes du nord du Kosovo, les électeurs serbes ont boycotté le dernier scrutin, menant à l'élection de maires albanais – avec moins de 4% de participation. Leur prise de fonction avait dégénéré à l'émeute au printemps.

«Nouveau plan»

Après un été relativement calme, les tensions sont montées très haut fin septembre après la mort d'un policier kosovar tué par un commando composé notamment de Serbes du Kosovo et d'un responsable politique vu comme proche de Belgrade, Milan Radoicic. La découverte d'un arsenal de guerre a ajouté à la colère de Pristina – qui accuse ouvertement la Serbie d'être derrière cette attaque. Une enquête est en cours.

Depuis Belgrade, M. Lajcak a dit «attendre une coopération entière de la Serbie» sur ce dossier. Lui et les quatre autres diplomates ont par ailleurs présenté un «nouveau plan» à M. Kurti a indiqué le Premier ministre dans un communiqué laconique, qui indique de «d'intenses discussions» doivent encore avoir lieu.

«Issue prochaine»

Après l'entretien à Belgrade qu'il a qualifié de «difficile», le président serbe a déclaré croire possible de «trouver prochainement une issue à la crise». M. Vucic a indiqué sur Instagram s'attendre à d'"importantes réunions» à Bruxelles dans les prochains jours.

Le Kosovo, 1,8 million d'habitants dont 120.000 Serbes, a déclaré son indépendance de la Serbie en 2008 – ce que Belgrade n'a jamais accepté. Et la question reste obsessionnelle pour une partie des Serbes, qui considèrent le territoire comme leur berceau national et religieux.

Aleksandar Vucic a, à plusieurs reprises, affirmé qu'il ne reconnaitrait jamais l'indépendance de Pristina. Les diplomates européens devaient le rencontrer dans l'après-midi à Belgrade.