Ankara
Meral Aksener, ancienne ministre de l'Intérieur et figure du nationalisme turc, a lancé mercredi un parti politique. Son objectif est de défier l'inamovible président Recep Tayyip Erdogan lors des prochaines élections présidentielles de 2019.
Mme Aksener a promis d'oeuvrer à une Turquie "puissante, heureuse" et au "renouveau" lors d'un discours pugnace à Ankara pour le lancement de sa formation politique. Cette dernière a été baptisée Iyi Parti, "le bon parti".
"Nous avons de l'espoir, des rêves. (...) Nous avons de la force", a déclaré Mme Aksener, qui a présenté dans la matinée la demande d'enregistrement du parti au ministère de l'Intérieur. "Nous voulons une Turquie juste (...), nous voulons une société libre".
Des milliers de soutiens et les membres fondateurs de cette nouvelle formation politique étaient présents dans la salle dont les murs étaient tapissés d'un soleil jaune et bleu, logo du parti, ainsi que de portraits du fondateur de la République turque, Mustafa Kemal Atatürk.
Contre le système présidentiel
Meral Aksener, 61 ans, a été ministre de l'Intérieur entre 1996 et 1997. La "dame de fer" turque, comme elle est parfois surnommée par la presse, est également une ancienne figure du Parti d'action nationaliste (MHP). Elle en avait été évincée en septembre 2016 après avoir échoué à en prendre la tête face à Devlet Bahçeli, leader de la droite nationaliste depuis près de 20 ans.
Les rumeurs allaient bon train ces derniers mois sur sa volonté de défier le président Erdogan lors de l'élection présidentielle prévue en novembre 2019, qui entérinera le passage de la Turquie d'un système parlementaire à un système présidentiel, approuvé par référendum en avril dernier. Tandis que le MHP soutenait cette réforme, Meral Aksener s'était imposée comme l'une des principales figures du camp du non.
De nombreux membres du MHP ont d'ores et déjà annoncé avoir rejoint son mouvement, ainsi qu'un député du parti social-démocrate CHP, Aytun Ciray. Même si les détails de son programme politique n'ont pas encore été dévoilés, ses soutiens sont convaincus qu'elle peut recueillir des voix du MHP, mais aussi chasser sur les terres du CHP et du parti islamo-conservateur au pouvoir, l'AKP.
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