France La droite choisit son candidat à la présidentielle

ATS

1.12.2021 - 16:04

Les adhérents des Républicains ont commencé à voter mercredi pour désigner leur candidat à la présidentielle. Ils ont ouvert un scrutin de quatre jours qui s'annonce serré.

Valérie Pécresse est la seule femme en lice dans la primaire LR.
Valérie Pécresse est la seule femme en lice dans la primaire LR.
KEYSTONE

Michel Barnier, Xavier Bertrand, Eric Ciotti, Valérie Pécresse et l'outsider Philippe Juvin se présentent à ce congrès de LR, dont le vainqueur sera connu samedi à 14h30, à l'issue d'un scrutin à deux tours.

A midi mercredi, la participation atteignait 25,4%, selon le parti. Michel Barnier, Valérie Pécresse et Xavier Bertrand ont posté sur les réseaux sociaux des photos d'eux en train de voter lors du scrutin électronique.

Le premier tour s'achèvera jeudi à 14h00. Le second opposant les deux finalistes aura lieu de vendredi 08h00 à samedi 14h00. La majorité des fédérations ont aussi un point de vote physique en soutien. Une conférence de presse suivra à chaque fois.

«Pas beaucoup de différence»

A la permanence de Pegomas (Alpes-Maritimes), plusieurs adhérents étaient venus voter dès mercredi matin, comme Paul Zotier qui «ne dispose toujours pas d'Internet» chez lui. «C'est vrai qu'il y avait pas beaucoup de différence» entre les candidats, «cela a été très difficile, j'y ai pensé hier puis toute la nuit, ce (mercredi) matin j'ai pris la décision de celui que je pense être le meilleur», dit à l'AFP Henri Formica.

Côté pratique, le parti a tout fait pour sécuriser le processus, confié à la plateforme Neovote: «Chaque électeur doit fournir un numéro de portable, une adresse mail et une adresse postale pour pouvoir voter», selon le président de LR Christian Jacob.

Le vote s'annonce très ouvert, chacun des quatre «gros» candidats pouvant prétendre au second tour, d'autant que l'approche du congrès a attiré de nouveaux adhérents.

Au total, 140'000 personnes pourront voter, très loin des quelque 4 millions d'électeurs de 2016, mais il s'agissait alors d'une primaire ouverte où chacun, moyennant 2 euros et une profession de foi, pouvait voter.

L'irruption de Zemmour

Avant la fin de la campagne officielle, mardi soir, les candidats avaient eu une dernière occasion d'exposer leurs programmes lors d'un débat télévisé et de tenter de faire oublier l'irruption d'Eric Zemmour dans la campagne.

«Il n'a pas la stature pour rassembler les Français», a lancé Xavier Bertrand, tandis que Michel Barnier estimait qu'"il faut du sérieux, de la dignité, du respect». Valérie Pécresse a raillé la «fébrilité» du polémiste d'extrême droite, qu'elle oppose à une droite «de retour».

Si cette candidature d'Eric Zemmour n'est pas une surprise, la date semble avoir été choisie à dessein pour parasiter le scrutin LR, d'autant que le candidat identitaire tiendra un meeting dimanche au Zénith, au lendemain des résultats du congrès.

Eviter une fuite vers Macron

LR doit aussi convaincre alors qu'une partie de son électorat pourrait être tentée par la macronie: mercredi, le maire de Nice Christian Estrosi, qui a claqué la porte du parti en mai, a rejoint Horizons, le mouvement de l'ancien Premier ministre Edouard Philippe (ex-LR lui aussi). C'est «la seule organisation» pouvant «légitimement revendiquer l'héritage du RPR, de l'UMP et des Républicains», s'est justifié M. Estrosi.

LR reste distancé dans les sondages par Emmanuel Macron et l'extrême droite, mais espère qu'une dynamique s'enclenchera une fois son candidat désigné.

A l'approche du scrutin, les réunions publiques, interviews et annonces de soutien se sont multipliées, chacun jetant ses dernières forces dans la bataille pour tenter de convaincre les indécis, en jouant chacun sa carte: rassemblement pour Xavier Bertrand, compétence pour Valérie Pécresse, sérieux pour Michel Barnier, rupture pour Eric Ciotti...

Programmes détaillés

Le quatrième et dernier débat a aussi été l'occasion de parler de leur programme au-delà de l'immigration et de l'insécurité qui ont dominé la campagne.

Michel Barnier a ainsi prôné une «grande politique familiale», Xavier Bertrand une aide au logement pour les soignants en zone tendue, Valérie Pécresse le recrutement de 25'000 soignants, et Philippe Juvin l'obligation de passer un an dans les déserts médicaux.

«Il y a peut être des différences entre nous mais rien n'est insurmontable», a affirmé Michel Barnier, qui a toutefois critiqué plusieurs propositions de Valérie Pécresse.

Les candidats sont astreints au silence jusqu'à l'annonce des résultats jeudi. Ils devront de nouveau se mettre en retrait jeudi à 23h59, jusqu'à ce que le nom du vainqueur soit dévoilé samedi.