G20 Pour Guterres, la famille mondiale est «dysfonctionnelle»

ATS

8.9.2023 - 15:52

La famille mondiale est «dysfonctionnelle» et court le risque de conflits, a averti le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, vendredi à la veille du sommet du G20. Il a pointé l'accroissement des divisions entre Etats.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres parle d'un monde dysfonctionnel.
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres parle d'un monde dysfonctionnel.
ATS

Keystone-SDA

«Si nous sommes effectivement une famille mondiale, nous ressemblons aujourd'hui à (une famille) plutôt dysfonctionnelle», a déclaré M. Guterres à des journalistes à New Delhi.

«Les divisions s'accroissent, les tensions explosent et la confiance s'érode – ce qui, (mis) ensemble, fait planer le spectre de la fragmentation et, à terme, de la confrontation.»

Le G20 rassemble 19 des plus importantes économies mondiales plus l'Union européenne, soit 85% du PIB mondial et les deux tiers de la population du globe.

Mais d'importants désaccords quant à la guerre menée par la Russie en Ukraine et à la manière d'aider les pays émergents à lutter contre le réchauffement climatique risquent de faire obstacle à d'éventuels accords lors du sommet, qui se tient pendant deux jours à New Delhi.

«Cette fracturation serait profondément inquiétante dans la meilleure des époques. Mais à notre époque, c'est une catastrophe», a ajouté M. Guterres.

Transition

«Notre monde se trouve dans un moment difficile de transition. L'avenir est multipolaire, mais nos institutions multilatérales reflètent une époque révolue.»

«L'architecture financière mondiale est dépassée, dysfonctionnelle et injuste. Elle nécessite une réforme profonde, structurelle – et la même chose peut être dite du Conseil de sécurité des Nations unies», a dit M. Guterres.

Le président chinois Xi Jinping sera absent du sommet dans un contexte de tensions commerciales et géopolitiques accrues avec les Etats-Unis et l'Inde, avec qui Pékin partage une frontière au tracé contesté.

Vladimir Poutine ne sera également pas présent à New Delhi, sur fond d'isolement diplomatique de la Russie et d'accusations de crimes de guerre visant le chef de l'Etat russe. Moscou continue cependant d'encourager ses alliés à édulcorer la condamnation internationale de son invasion de l'Ukraine.