DiplomatieLa famille Rockefeller rend à l'ONU une tapisserie Guernica
ATS
5.2.2022 - 16:55
Un an après sa disparition soudaine qui avait provoqué une vive émotion à l'ONU, la vaste tapisserie représentant Guernica de Picasso a retrouvé sa place à l'entrée du Conseil de sécurité de l'ONU. La famille Rockefeller, propriétaire de l'oeuvre, l'a rendue.
Keystone-SDA
05.02.2022, 16:55
05.02.2022, 17:05
ATS
«C'est super», a réagi un diplomate, résumant le soulagement de nombre de ses collègues, fonctionnaires ou journalistes travaillant à l'ONU à New York. Selon une source onusienne, le ré-accrochage de la tapisserie était en bonne voie samedi matin au siège de l'Organisation.
En février 2021, en pleine crise aigüe de Covid-19 et alors que le campus de l'ONU était déserté de ses milliers d'employés enjoints au télétravail, la vaste fresque avait disparu de l'entrée du Conseil de sécurité, sans qu'aucune explication n'ait été fournie par la famille Rockefeller qui la prêtait à l'ONU depuis plus de trois décennies.
«C'est horrible, horrible», avait alors réagi le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, pris par surprise devant cette décision, en promettant de tout faire pour faire revenir l'oeuvre. Interrogée par l'AFP, la nouvelle ambassadrice américaine à l'ONU, Linda Thomas-Greenfield, avait en revanche alors indiqué qu'elle ne ferait pas de démarche spécifique auprès du propriétaire.
Besoin de nettoyage
Commandée en 1955 par Nelson Rockefeller, la tapisserie tirée de l'oeuvre de Pablo Picasso et qui représente le bombardement de la ville de Guernica le 26 avril 1937 par l'Allemagne nazie et l'Italie fasciste, a été tissée par l'atelier français Jacqueline de La Baume-Dürrbach.
Dans un entretien au New York Times publié samedi, Nelson Rockefeller Junior a reconnu une «erreur de communication» pour une oeuvre qui avait besoin semble-t-il de nettoyage. La tapisserie est rendue à l'ONU avec la possibilité pour la famille de la reprendre temporairement pour des expositions aux Etats-Unis et à travers le monde.
La présence de la tapisserie, devant laquelle passent régulièrement des présidents, ministres et autres ambassadeurs allant au Conseil de sécurité, vise à les sensibiliser à la tragédie de la guerre.
Interrogé jeudi sur les rumeurs d'un retour imminent de l'oeuvre, un porte-parole a souligné que, pour le chef de l'ONU, l'exposition de cette tapisserie s'accompagne d'"un message très important pour le monde en termes de dangers et d'horreurs de la guerre». «Et c'est bien d'avoir ce rappel ici à l'ONU», a-t-il ajouté.