Soudan La foule mobilisée au Soudan

ATS

13.4.2019 - 12:38

«En deux jours, nous avons renversé deux présidents» ou encore «nous avons réussi», ont scandé les manifestants en brandissant des drapeaux soudanais.
«En deux jours, nous avons renversé deux présidents» ou encore «nous avons réussi», ont scandé les manifestants en brandissant des drapeaux soudanais.
Source: KEYSTONE/AP/ANONYMOUS

Des milliers de manifestants attendent samedi devant le QG de l'armée à Khartoum les consignes des meneurs de la contestation. Ils ont accueilli avec joie la décision du remplacement du chef du Conseil militaire au pouvoir, un proche d'Omar el-Béchir.

«Nous attendons de nouvelles consignes de l'Association des professionnels soudanais pour savoir si maintenir notre rassemblement jusqu'à obtenir satisfaction à nos demandes ou si on évacue les lieux», explique un manifestant qui a passé la nuit devant le QG.

L'Association des professionnels soudanais (SPA) est le fer de lance de la contestation antigouvernementale qui perdure depuis le 19 décembre. Elle a provoqué le renversement jeudi par l'armée du président Omar el-Béchir, qui tenait le pays d'une main de fer depuis un coup d'Etat il y a 30 ans.

Samedi matin, des soldats ont enlevé des barricades qui avaient été posées dans plusieurs rues menant à leur QG. Des manifestants échangent avec les militaires ou s'affairent à nettoyer les lieux, préparer à manger, boire du thé ou du café, après une 7e nuit d'affilée sur place. Des véhicules vendant à boire et à manger se trouvent aussi sur les lieux.

Deux présidents renversés

Au lendemain de la destitution de M. Béchir, Awad Ibn Ouf, le chef du Conseil militaire de transition désormais aux commandes du pays, a renoncé au pouvoir vendredi soir. Il a nommé à sa place Abdel Fattah al-Burhane, inspecteur général des forces armées. Cette décision a été accueillie par des scènes de joie des manifestants à Khartoum.

«En deux jours, nous avons renversé deux présidents» ou encore «nous avons réussi», ont scandé les manifestants en brandissant des drapeaux soudanais.

Les généraux au pouvoir se sont efforcés vendredi de rassurer la communauté internationale ainsi que les manifestants sur leurs intentions. Ils ont notamment promis de remettre le pays à un gouvernement civil.

«Le rôle du Conseil militaire est de protéger la sécurité et la stabilité du pays», avait auparavant souligné le général Omar Zinelabidine, membre de ce Conseil, s'exprimant devant des diplomates arabes et africains. «Ce n'est pas un coup d'Etat militaire, mais une prise de parti en faveur du peuple», avait-il assuré.

«Nous ouvrirons un dialogue avec les partis politiques pour examiner comment gérer le Soudan. Il y aura un gouvernement civil et nous n'interviendrons pas dans sa composition», a-t-il dit.

Le Conseil militaire a par ailleurs affirmé que Omar el-Béchir se trouvait en détention mais qu'il ne serait pas «livré à l'étranger», alors qu'il est sous le coup depuis une décennie de deux mandats d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI).

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