Situation critique La France intensifie les contrôles 

ATS

27.3.2021 - 16:10

Les autorités françaises ont intensifié samedi les contrôles aux aéroports et péages routiers pour faire respecter l'interdiction de se déplacer. Ces mesures sont toutefois très en deçà des restrictions plus strictes que réclament nombre d'experts.

Des policiers contrôlent les voyageurs en provenance de Bruxelles et Amsterdam à la Gare du Nord, à Paris.
Des policiers contrôlent les voyageurs en provenance de Bruxelles et Amsterdam à la Gare du Nord, à Paris.
ATS

Trois départements, le Rhône, l'Aube et la Nièvre sont soumis depuis vendredi minuit aux mesures de restrictions déjà en vigueur dans 16 départements, dont Paris et sa région. Au programme: pas de déplacements à plus de 10 km sans dérogation, pas de sortie du territoire sans motif impérieux, commerces fermés et demi-classes en lycée.

Parallèlement, 24 autres départements sont sous vigilance renforcée. Dans le reste du pays, un couvre-feu est en vigueur de 19h00 à 06h00. Partout, bars, restaurants, lieux culturels sont fermés.

Des contrôles tout le week-end

Alors que la troisième vague de Covid-19 ne cesse de monter, laissant le pays dans une situation «critique», selon le Premier ministre Jean Castex, les autorités intensifient les contrôles aux aéroports et péages.

Samedi matin, gare Montparnasse à Paris, «une dizaine d'équipes sont mobilisées contre deux à trois en temps normal», explique à l'AFP un capitaine de police, précisant que les contrôles sont accentués «aux heures de pointe».

En gare de Bordeaux, des policiers ont contrôlé samedi matin les passagers de deux trains en provenance de Paris. Au total, 17 personnes ont été verbalisées pour absence de justificatif de déplacement, selon la police, qui indique toutefois à l'AFP que la plupart des passagers avaient des justificatifs. Les contrôles vont se poursuivre tout le week-end.

Semaines «difficiles»

Jeudi, le chef de l'Etat Emmanuel Macron avait indiqué que les semaines à venir seraient «difficiles». Un nouveau conseil de défense doit se tenir mercredi soir pour décider d'un éventuel durcissement des sanctions.

Dans ce contexte, le débat sur un nouveau report des élections régionales et départementales prévues les 13 et 20 juin est relancé. L'exécutif a indiqué qu'il allait se conformer «strictement» à l'avis du conseil scientifique, qui doit en principe remettre ses recommandations dimanche à Matignon.

Le nombre de malades en réanimation s'élevait vendredi soir à 4766, se rapprochant toujours plus du pic de la deuxième vague à l'automne (4900). La barre des 200'000 nouveaux cas hebdomadaires a été franchie. Au total, 94'302 personnes sont mortes depuis le début de l'épidémie.

Dans un tweet et une tribune publiée dans l'Obs, le maire PS de Saint-Denis Mathieu Hanotin s'alarme du fait que l'épidémie soit désormais «hors de contrôle» dans son département. Il réclame l'extension de la vaccination à tous les travailleurs «actifs en première ligne».

Fermer les écoles ?

Poussée par le variant anglais, l'épidémie a progressé quasiment partout en France en mars, un scénario prévu par les épidémiologistes dès janvier. Il faudrait un confinement «au minimum (d')un mois à partir de ce week-end», selon l'un d'eux, Eric D'Ortenzio, cité samedi dans les colonnes du journal Le Parisien.

«D'après mes modèles, il serait nécessaire de confiner de manière stricte, comme en mars 2020, au moins pour six semaines», renchérit dans le même journal Mircea Sofonea, maître de conférences en épidémiologie à l'université de Montpellier. Objectif: retrouver un taux d'incidence en deçà de 5000 nouveaux cas par jour, le seuil fixé par Emmanuel Macron en novembre.

L'autre question qui se pose tourne autour des écoles. Contrairement à nombre de ses voisins européens, la France refuse de les fermer. Vendredi, le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer a annoncé que les classes fermeraient désormais dès l'apparition d'un premier malade dans les départements reconfinés. Mais de nombreuses voix demandent une fermeture complète des établissements.

Chez les 0-14 ans, le taux d'incidence a augmenté de 31% du 15 au 21 mars par rapport à la semaine précédente, selon le point épidémiologique publié vendredi par l'agence sanitaire.