Colombie La mairie de Bogota aux mains d'une femme

ATS

28.10.2019 - 04:17

Claudia Lopez, 49 ans, candidate de centre gauche, a été élue maire de la capitale colombienne, qui compte 7,2 millions d'habitants, à l'issue de ce scrutin visant à renouveler autorités municipales et départementales.
Claudia Lopez, 49 ans, candidate de centre gauche, a été élue maire de la capitale colombienne, qui compte 7,2 millions d'habitants, à l'issue de ce scrutin visant à renouveler autorités municipales et départementales.
Source: KEYSTONE/EPA EFE/JUAN ZARAMA

Une femme, ouvertement lesbienne et symbole de la lutte anti-corruption en Colombie, a été pour la première fois élue maire de Bogota. Le scrutin local s'est déroulé dans le calme, en dépit d'une campagne émaillée de violences.

Claudia Lopez, 49 ans, candidate de centre gauche, a été élue maire de la capitale colombienne, qui compte 7,2 millions d'habitants, à l'issue de ce scrutin visant à renouveler autorités municipales et départementales. «Nous changeons l'histoire!«, a lancé cette ex-sénatrice, opposante déterminée de la droite conservatrice qui gouverne le pays depuis un peu plus d'un an.

Bien que favorable au processus de paix, elle a refusé toute alliance avec le parti Farc, en raison du passé violent des ex-guérilleros. Claudia Lopez a obtenu 35,23% des voix lors d'une lutte serrée avec le libéral Carlos Fernando Galan (32,47%), selon des résultats portant sur 99,41% des bulletins dépouillés. Sa victoire ouvre un nouveau chapitre dans une Colombie traditionnellement dirigée par des hommes des élites libérale et conservatrice.

«Etre femme n'est pas un défaut, être une femme de caractère, ferme (...) n'est pas un défaut. Etre gay n'est pas un défaut, être fille d'une famille modeste n'est pas un défaut», déclarait-elle la semaine dernière lors d'un entretien avec l'AFP.

Un ancien rebelle élu

Par ailleurs, un ex-guérillero des Farc a été élu maire de Turbaco, dans le département de Bolivar (nord), l'un des plus affectés par le conflit armé. Connu comme «le chanteur des Farc» et aussi sous le nom de Julian Conrado, Guillermo Torres, 65 ans, a été élu avec 50,11% des voix contre 31,89% à son principal adversaire, selon les résultats communiqués par l'autorité électorale.

Il n'était toutefois pas candidat de la Force alternative révolutionnaire commune (Farc), le parti fondé par l'ex-guérilla marxiste après l'accord de paix qui a permis le désarmement de quelque 7000 hommes et femmes. L'ancien rebelle représentait une alliance de gauche entre les partis Colombie humaine et Union patriotique.

La Farc participait pour sa part à son deuxième scrutin après les législatives de 2018, où elle avait obtenu seulement 0,27% des voix. Comme prévu par l'accord de paix, elle dispose toutefois de dix sièges au Parlement, une représentation minime sur un total de 280.

Scrutin d'un calme inédit

«Cela a été les élections les plus pacifiques de ces dernières années», a déclaré le responsable national de l'organisation du scrutin, Juan Carlos Galindo, à la clôture des bureaux de vote. Le président Ivan Duque a fait état d'un bilan «positif» à l'issue de ces élections locales comptant «le plus de candidats de l'histoire» de la Colombie.

Quelque 36,6 millions d'électeurs étaient appelés à désigner maires, gouverneurs de départements et assemblées locales parmi 116'428 candidats, dont 37% de femmes. Les nouveaux élus prendront leurs fonctions le 1er janvier. Ils devaient désigner 1101 maires et conseils municipaux, ainsi que les gouverneurs des 32 départements du pays et leurs assemblées.

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