Liban La mairie de Tel-Aviv aux couleurs du Liban

ATS

5.8.2020 - 22:24

L'initiative de la mairie de Tel-Aviv n'a pas fait consensus en Israël.
L'initiative de la mairie de Tel-Aviv n'a pas fait consensus en Israël.
Source: KEYSTONE/EPA/ABIR SULTAN

La métropole israélienne Tel-Aviv a illuminé mercredi soir son hôtel de ville aux couleurs du drapeau libanais en solidarité avec le pays du Cèdre. Les deux pays sont toujours techniquement en état de guerre, au lendemain de deux explosions meurtrières à Beyrouth.

En soirée, la large façade de la mairie s'est illuminée de deux barres rouges ceinturant un cèdre vert sur fond blanc, alors que des Israéliens se rassemblaient à proximité sur la place Rabin en solidarité envers le Liban, a constaté l'AFP.

«L'humanité passe avant tout conflit et nos coeurs sont avec le peuple libanais suite au terrible désastre qui l'a frappé», avait twitté avant l'événement le maire Ron Huldai, membre du Parti travailliste.

D'après les autorités libanaises, quelque 2750 tonnes de nitrate d'ammonium, stockées «sans mesures de précaution» dans le port de Beyrouth, sont à l'origine des deux déflagrations qui ont fait mardi plus de 100 morts et des milliers de blessés, dévastant une partie de la ville.

Condoléances de Netanyahu

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a de son côté présenté mercredi les condoléances du gouvernement au peuple libanais lors d'un débat au parlement.

La veille, le gouvernement israélien avait appelé à «dépasser le conflit» en proposant «une aide humanitaire et médicale» au Liban, pays voisin avec lequel il reste techniquement en guerre et dont la frontière commune reste hautement militarisée. Des sources gouvernementales avaient nié toute implication de l'Etat hébreu dans les explosions à Beyrouth.

«Confusion morale»

L'initiative de Tel-Aviv ne semble pas faire consensus en Israël, étant notamment dénoncée par un ministre du gouvernement d'union mené par M. Netanyahu, Rafi Peretz.

«Il est possible et nécessaire de proposer une aide humanitaire aux civils libanais mais agiter le drapeau de l'ennemi au coeur de Tel-Aviv tient de la confusion morale», a écrit mercredi sur Twitter, M. Peretz, , membre d'une petite formation de la droite radicale.

En 2006, une guerre avait opposé Israël au mouvement chiite libanais Hezbollah, faisant 1200 morts côté libanais et 160 côté israélien. L'Etat hébreu a récemment annoncé être en état d'alerte à la frontière libanaise, affirmant notamment avoir déjoué une attaque «terroriste» et ouvert le feu sur des hommes armés ayant franchi la «Ligne bleue» séparant le Liban et Israël.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a attribué l'infiltration au Hezbollah qui a démenti toute implication.

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