France La mobilisation va se poursuivre en France

ATS

19.12.2019 - 21:16

Les discussions sur la réforme des retraites n'ont pas permis de sortir de l'impasse jeudi en France. La réunion à Matignon a débouché sur l'annonce d'une nouvelle journée d'action le 9 janvier, prolongeant le conflit au-delà de la période des fêtes de fin d'année.

«Le premier ministre est attaché à l'équilibre du système» des retraites. «De ce point de vue-là, il n'y a pas eu de nouveauté», a regretté à sa sortie le dirigeant du syndicat CGT, Philippe Martinez. «La CGT évidemment ne partage pas ce projet, donc au nom de l'intersyndicale [CGT, FO, CFE-CGC, Solidaires, FSU, ndlr], je peux vous annoncer qu'une prochaine journée interprofessionnelle d'action aura lieu le 9 janvier prochain», a-t-il ajouté.

Laurent Berger, le patron de la CFDT qui est, elle, favorable à un système universel par points, a «senti une ouverture» de la part d'Édouard Philippe, mais a constaté la persistance d'«un point dur»: «la recherche de l'équilibre à court terme» à travers un âge pivot à 64 ans assorti d'un bonus-malus pour inciter à travailler plus longtemps, auquel son syndicat est fermement opposé.

«Avancées concrètes»

Il a évoqué de nouvelles réunions au début janvier avec le gouvernement et précisé qu'il n'appelait pas à la journée de mobilisation interprofessionnelle du 9 janvier.

Ces réunions auront lieu «dans les premiers jours de janvier», a confirmé Édouard Philippe dans une allocution aux côtés de la ministre des solidarités, Agnès Buzyn, et du nouveau secrétaire d'État aux retraites, Laurent Pietraszewski.

Le premier ministre a noté que «les discussions de ces derniers jours ont permis des avancées concrètes». Il a affirmé qu'il y avait des «marges de manoeuvre» sur l'âge d'équilibre.

Ces «avancées», selon M. Philippe, «doivent permettre une reprise du travail dans les entreprises de transport public». Il en a appelé «à la responsabilité de chacun pour permettre aux millions de Français qui le souhaitent de rejoindre leurs familles en cette fin d'année», après deux semaines de grève à la SNCF et la RATP.

«La grève continue»

Il s'est vu opposer une fin de non-recevoir de la CGT-Cheminots, premier syndicat à la SNCF. «La grève continue», a annoncé son secrétaire général, Laurent Brun, avec «deux actions» programmées: «le Noël des grévistes et des rassemblements le 28 décembre».

Mais l'unité syndicale a vécu à la SNCF: l'Unsa ferroviaire, deuxième syndicat, a appelé à une «pause pour les vacances scolaires» après avoir «constaté une position d'ouverture de la part du gouvernement». SUD-Rail (3e), a prévu de son côté d'«entretenir le mouvement», selon son secrétaire fédéral Erik Meyer.

Pour la journée de vendredi, 16e jour de grève, la situation dans les transports devrait s'améliorer par rapport aux jours précédents. La moitié des TGV et un Transilien sur quatre «en moyenne» seront en circulation. Petit mieux aussi pour les usagers de la RATP avec six lignes de métro fermées, mais une «amélioration globale», a annoncé la direction de la régie.

Des manifestations

Plusieurs cortèges ont à nouveau été organisés jeudi dans toute la France. A Rouen, 1100 personnes selon la police, 3000 pour la CGT ont défilé. «On ne veut pas être esclave. On ne négociera pas sur le poids des chaînes et du boulet. Il n'y aura pas de trêve! On ne lâchera rien!«, a déclaré Fabrice Lerestif, secrétaire FO 35, au départ de la manifestation rennaise, qui a réuni 1300 à 2000 personnes selon les sources.

Un millier de personnes ont défilé à Marseille, selon la préfecture de police. A Paris, plusieurs centaines de personnes (1300 selon la préfecture de police) ont défilé dans le calme entre la gare de Lyon et la gare de l'Est, a constaté un journaliste de l'AFP.

La journée a aussi été marquée par des coupures d'électricité en série. Le gestionnaire du réseau de distribution Enedis a dénoncé des «actes de malveillance», qui ont affecté jusqu'à 18'000 foyers dans les Pyrénées-Orientales et l'Aude.

D'autres coupures d'électricité ont été relevées, notamment dans un centre commercial, près de Marseille. Ce type d'actions, qu'Édouard Philippe a condamné «avec la plus grande fermeté», s'est multiplié ces derniers jours, et certaines ont été revendiquées par la CGT.

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