Liechtenstein La monarchie du Liechtenstein est masculine

ATS

14.8.2019 - 08:27

A bien des égards, la Principauté du Liechtenstein est plus démocratique que certaines républiques, estime le prince héritier Alois lors d'un entretien avec la NZZ (archives).
A bien des égards, la Principauté du Liechtenstein est plus démocratique que certaines républiques, estime le prince héritier Alois lors d'un entretien avec la NZZ (archives).
Source: KEYSTONE/PETER KLAUNZER

A l'occasion de la 300e fête nationale du Liechtenstein, le prince héritier Alois défend les avantages de la monarchie. Les privilèges du prince assurent, selon lui, la stabilité du pays; et c'est au nom de celle-ci que le souverain ne peut pas être une femme.

«Une monarchie apporte beaucoup de stabilité et de continuité parce que le chef de l'Etat n'a pas à faire face à une réélection régulière», déclare ainsi Alois dans un entretien publié mercredi par la Neue Zürcher Zeitung. Et grâce à l'immunité totale conférée au prince par la Constitution, ce dernier reste politiquement efficace.

A bien des égards, le Liechtenstein est plus démocratique que certaines républiques, poursuit le prince héritier Alois von und zu Liechtenstein, auquel son père, le prince régnant Hans-Adam II, a confié la conduite des affaires de l'Etat en août 2004.

Le peuple a le dernier mot

En raison de la possibilité prévue par la Constitution d'abolir la monarchie sans le consentement du prince, le peuple a le dernier mot. Le prince régnant «doit donc toujours agir dans l'intérêt à long terme du peuple».

Le Liechtenstein est une monarchie constitutionnelle de base démocratique et parlementaire. Le souverain jouit de certains privilèges: il dispose d'un droit de veto sur les lois et n'est pas soumis à la juridiction ordinaire, il peut aussi destituer le gouvernement, dissoudre le Parlement et nommer les juges.

Mais la Constitution prévoit aussi un passage sur l'abolition de la monarchie ainsi qu'un éventuel vote de censure contre le prince.

Le droit de veto pour un chef d'Etat n'est pas inhabituel, souligne le prince héritier en faisant référence au président des Etats-Unis qui dispose également d'un tel outil. Les citoyens ont des droits importants grâce à une démocratie largement directe, souligne-t-il. «Nous avons des structures décentralisées et une grande autonomie des communes».

Pas de princesse en vue

Malgré un mouvement pour l'égalité qui se fait de plus en plus fort, le Liechtenstein continuera d'être gouverné uniquement par des hommes. La famille souveraine, par la voix de son prince héritier, argue que cette mesure permet la stabilité du petit Etat.

«La prévisibilité sur le long terme, au-delà de la loi et de la Constitution, est, dans ce contexte, plus importante que la question du genre». Il n'est pas non plus facile, selon lui, de convertir un système qui fait ses preuves depuis des siècles.

Inclure les femmes dans la succession au trône provoquerait au fil des générations une «augmentation exponentielle» du nombre des membres de la famille von und zu Liechtenstein puisque son appartenance se transmettrait non seulement par les hommes, mais aussi par les femmes. Une situation que le prince héritier ne voit pas d'un bon oeil, car «cela affecterait la stabilité très chère à notre pays».

Au Royaume-Uni, une règle entrée en vigueur le 28 octobre 2011, avant la naissance du prince George – fils du duc et de la duchesse de Cambridge – a mis fin au droit de primogéniture masculine. C'est désormais l'enfant le plus âgé du souverain en titre qui hérite du trône, quel que soit son sexe, et non le garçon le plus âgé. Cette règle a été adoptée par les seize royaumes qui reconnaissent la reine Elizabeth II comme cheffe d'Etat.

Depuis 1719

La Principauté du Liechtenstein commémore cette année le 300e anniversaire de sa création. En janvier 1719, l'empereur romain-germanique Charles VI avait élevé la petite monarchie alpine au rang de principauté. Jeudi, ce pays de 160 km2, à peine aussi grand que le Parc national suisse en Engadine, fêtera donc sa «Fête nationale 300».

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