Guerre à Gaza La mort de la petite Hind Rajab pourrait être un crime de guerre

ATS

19.7.2024 - 19:03

La mort dans la bande de Gaza de Hind Rajab, une petite fille palestinienne dont les appels à l'aide ont ému le monde entier, pourrait constituer «un crime de guerre», ont estimé vendredi des experts de l'ONU.

Le meurtre de Hind Rajab, une fillette palestinienne de six ans, par l'armée israélienne, est un événement survenu le 29 janvier 2024 dans le quartier gazaoui de Tel al-Hawa (archives).
Le meurtre de Hind Rajab, une fillette palestinienne de six ans, par l'armée israélienne, est un événement survenu le 29 janvier 2024 dans le quartier gazaoui de Tel al-Hawa (archives).

«Le meurtre de Hind Rajab, cinq ans, de sa famille et de deux ambulanciers pourrait constituer un crime de guerre», souligne un communiqué de ces experts, qui jugent «inacceptable» l'affirmation israélienne selon laquelle aucun de ses soldats n'était à proximité au moment de l'incident.

L'ambassade d'Israël à Genève a souligné dans un communiqué que l'enquête sur cet incident était désormais aux mains d'un mécanisme indépendant au sein de l'armée.

Pour autant, les experts jugent que «l'absence d'enquête appropriée et de désignation de responsables» cinq mois après les faits «est profondément troublante et peut en soi constituer une violation du droit à la vie».

Selon eux, une récente analyse «de la scène du crime offre des preuves irréfutables» sur l'emplacement de la voiture de la famille, «bloquée dans le champ de vision d'un char israélien et sur la façon dont elle a été abattue à bout portant en utilisant un type d'arme qui ne peut être attribué qu'aux forces israéliennes».

Ces experts, qui bien que mandatés par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU, ne parlent pas au nom de l'institution internationale.

«Toute retenue oubliée»

Deux secouristes de la Société palestinienne du Croissant-Rouge ont également été tués.

«Les enregistrements audio des appels entre Hind et les services d'urgence suggèrent qu'elle était la seule survivante dans la voiture avant d'être également tuée», ajoutent encore les experts.

«La brutalité de ces meurtres semble illustrer à quel point l'armée a oublié toute retenue dans sa campagne à Gaza: tous les cas d'exécutions extrajudiciaires doivent faire l'objet d'une enquête dûment menée et justifiés», ont déclaré les experts.

De son côté, l'ambassade explique que les conclusions de l'enquête seront présentées au procureur général de l'armée israélienne, qui déterminera quelles mesures sont à prendre.

«L'armée israélienne présente ses excuses pour les dommages causés aux civils et continuera de prendre les mesures nécessaires pour réduire les dommages causés aux civils et aux infrastructures civiles, dans la mesure où les circonstances le permettent», souligne le communiqué de l'ambassade.