Aide internationaleLa RDC se sent oubliée par rapport au soutien reçu par l'Ukraine
ATS
22.5.2023 - 16:11
Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) est inquiet. Il ne comprend pas pourquoi la communauté internationale concentre son soutien à l'Ukraine au lieu d'aider son pays, pour lequel, l'appel humanitaire de l'ONU n'est financé qu'à 20%.
Keystone-SDA
22.05.2023, 16:11
ATS
«C'est une crise négligée (...) par rapport à la réaction mondiale vis-à-vis de l'Ukraine, qui n'a pas plus de morts qu'en République démocratique du Congo», a déclaré le ministre congolais de la Solidarité, Modeste Mutinga, lors d'une conférence de presse, lundi à Genève.
«Sur le plan de l'assistance humanitaire, on a noté que beaucoup de pays européens et d'ailleurs ont mis beaucoup de moyens à la disposition de l'Ukraine pour soulager les populations concernées», contrairement à ce qui se passe en RDC, a-t-il ajouté.
Encore 50% en 2022
A ses côtés, le coordonnateur des opérations humanitaires en RDC, Bruno Lemarquis, a souligné que l'ONU n'avait recueilli «que 20%» des 2,25 milliards de dollars (2 milliards de francs) demandés pour l'année 2023. En 2022, l'appel humanitaire avait été financé à hauteur d'environ 50%.
C'est une «crise régulièrement négligée», a encore déploré Bruno Lemarquis, mais pourtant les fonds sont plus nécessaires que jamais à un moment où le pays traverse une situation qui «sort de l'ordinaire».
Un million de réfugiés
L'avancée de la rébellion du M23 (groupe armé majoritairement tutsi) et de l'armée rwandaise dans l'est de la RDC depuis un an, et les affrontements entre l'armée congolaise et des groupes armés locaux, ont poussé plus d'un million de personnes à fuir leurs villages, selon l'ONU. La crise humanitaire en RDC dure depuis près de 25 ans.
«L'hémorragie doit être stoppée et toute la force nécessaire doit être déployée sur le front politique pour arrêter cette hémorragie», a lancé Bruno Lemarquis.
Rébellion soutenue par le Rwanda
C'est une crise négligée sur le plan humanitaire mais également sur le plan «politique», a dénoncé M. Mutinga.
«Lorsqu'il s'est agi de l'Ukraine, toute la communauté internationale s'est élevée pour condamner l'agression, pour prendre des sanctions», a-t-il expliqué. «Mais malgré les rapports des Nations unies, de l'Union européenne pointant du doigt le Rwanda comme agresseur, rien n'a été fait jusqu'à présent sur le plan politique et l'action des belligérants, l'agressivité du Rwanda continue d'une manière impunie», a-t-il ajouté.
La RDC accuse le Rwanda de soutenir la rébellion du M23, un soutien démenti par Kigali mais corroboré par des experts de l'ONU.