Extradition La responsable de Huawei est de retour devant la justice

ATS

5.8.2021 - 08:34

Les dernières audiences d'extradition de la directrice financière du géant chinois Huawei se sont ouvertes mercredi à Vancouver. Il y a près de trois ans qu'elle a été arrêtée sur le sol canadien à la demande des Etats-Unis.

Meng Wanzhou, directrice financière de Huawei, revient à la Cour suprême de la Colombie-Britannique après une interruption de son audience d'extradition à Vancouver, en Colombie-Britannique, le mercredi 4 août 2021.
Meng Wanzhou, directrice financière de Huawei, revient à la Cour suprême de la Colombie-Britannique après une interruption de son audience d'extradition à Vancouver, en Colombie-Britannique, le mercredi 4 août 2021.
KEYSTONE

Meng Wanzhou, 49 ans, fille du fondateur du géant des télécoms, Ren Zhengfei, avait été arrêtée le 1er décembre 2018 à l'aéroport de Vancouver à la demande de Washington, qui veut la juger pour fraude bancaire.

Mme Meng est apparue souriante, mercredi matin, en quittant son domicile de Vancouver où elle réside en liberté surveillée, pour rejoindre la Cour suprême de Colombie-Britannique où des audiences sont prévues au cours des prochaines semaines.

Procès «abusif»

Au cours de cette première journée, la défense de Mme Meng a de nouveau plaidé la thèse selon laquelle les Etats-Unis ont selon elle intenté un procès «abusif» contre leur cliente.

«Ce dossier est basé sur de la désinformation et a choisi d'omettre certains faits. L'arrestation de Mme Meng est le parfait exemple d'une violation des droits de la personne», a indiqué mardi auprès de l'AFP Alykhan Velshi, vice-président des affaires corporatives de Huawei Canada, qualifiant l'affaire de «poursuite politique».

Meng Wanzhou est «d'abord notre directrice financière, ce qui la tient occupée. Mais elle se concentre aussi très largement sur cette affaire. Elle lit tous les documents judiciaires, elle se présente au tribunal tous les jours. C'est quelqu'un de très solide», a-t-il ajouté.

«L'avocat de Mme Meng fera valoir que les Etats-Unis n'ont pas réussi à produire un dossier d'accusation plausible visant à soutenir son extradition», a déclaré Huawei Canada. «Il s'ensuit qu'il faut rejeter l'incarcération de Mme Meng et lui permettre de retourner dans son pays», a souligné le géant chinois dans un communiqué diffusé mercredi.

Crise diplomatique

L'accusation estime pour sa part que les éléments de preuve avancés par la défense jusqu'à présent ne sont pas de la compétence de la justice canadienne.

Les audiences doivent se terminer le 20 août mais aucune décision n'est attendue avant quelques mois. Et en cas d'appel, la procédure pourrait durer encore plusieurs années.

L'arrestation de cette dirigeante de Huawei, suivie quelques jours plus tard en Chine par celle de deux Canadiens accusés d'espionnage et jugés au printemps, a provoqué une grave crise diplomatique entre Pékin et Ottawa.