Répression La Russie alourdit les peines punissant les «mensonges»

ATS

22.3.2022 - 14:07

Les députés russes ont validé mardi une loi prévoyant de lourdes sanctions pour punir les «informations mensongères» sur l'action de Moscou à l'étranger, nouvelle arme répressive dans l'arsenal russe pour le contrôle des informations sur son offensive en Ukraine.

La police russe arrête un manifestant lors d'un seul piquet de protestation à Moscou, en Russie, le samedi 14 mars 2020. La police de la capitale russe a arrêté des dizaines de personnes lors d'une manifestation contre la répression politique devant le siège du Service fédéral de sécurité.
La police russe arrête un manifestant lors d'un seul piquet de protestation à Moscou, en Russie, le samedi 14 mars 2020. La police de la capitale russe a arrêté des dizaines de personnes lors d'une manifestation contre la répression politique devant le siège du Service fédéral de sécurité.
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Cette loi vient compléter celle adoptée début mars qui prévoit jusqu'à 15 ans de prison pour la publication d'«informations mensongères» sur l'armée russe.

Ce texte, adopté en troisième lecture, punit la «diffusion publique d'informations sciemment fausses sous couvert d'informations fiables» à propos des «activités des organes de l'Etat russe en dehors du territoire russe», selon un communiqué du Parlement.

Il prévoit des peines pouvant aller jusqu'à trois ans de prison, relevées à cinq ans s'il s'agit d'une activité de groupe, d'un «abus de position officielle», d'une «création artificielle de preuves» ou si l'acte est «motivé par la haine ou l'hostilité politique, idéologique, raciale, nationale ou religieuse».

La peine prévue grimpe à 15 ans de prison si les «informations mensongères» ont «entraîné des conséquences graves».

Le projet de loi, qui doit encore être signé par le président Vladimir Poutine pour entrer en vigueur, inclut aussi des sanctions allant jusqu'à cinq ans de prison pour les «actions publiques visant à discréditer l'exercice de leurs pouvoirs par les organes d'État russes en dehors du territoire».

Depuis le début de son offensive en Ukraine le 24 février, la Russie a interdit de nombreux médias locaux et étrangers, ainsi que les réseaux sociaux Facebook, Instagram et Twitter. Le groupe américain Meta a été classé «extrémiste».

Au moins trois personnes, qui avaient publié des messages contre le conflit sur internet, sont déjà poursuivies pour ce motif.