«Les nôtres sont à la maison» La Russie et l'Ukraine ont échangé environ 200 prisonniers

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31.1.2024 - 15:22

La Russie et l'Ukraine ont annoncé mercredi avoir échangé environ 200 prisonniers de guerre de chaque camp. Cela une semaine après le crash d'un avion militaire russe qui, selon Moscou, transportait des soldats ukrainiens captifs et avait été abattu par Kiev.

"Les nôtres sont à la maison" s'est réjoui le président ukrainien Volodymyr Zelensky sur les réseaux sociaux (archives).
"Les nôtres sont à la maison" s'est réjoui le président ukrainien Volodymyr Zelensky sur les réseaux sociaux (archives).
ATS

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Depuis, les autorités ukrainiennes et les Occidentaux tentent d'obtenir des preuves sur les allégations russes, tandis que Moscou n'a publié que quelques images du lieu présumé du crash et se borne à souligner qu'"une enquête est en cours».

Mercredi, malgré les interrogations persistantes autour du crash de l'avion militaire Il-76, Moscou et Kiev ont annoncé quasiment en même temps l'un des échanges de prisonniers les plus importants en deux ans de guerre.

Le ministère russe de la Défense a déclaré que «195 soldats russes» avaient été échangés contre le même nombre de militaires ukrainiens.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est lui réjoui du retour de «207» de ses concitoyens qui étaient détenus par les Russes. «Les nôtres sont à la maison», s'est-il réjoui sur les réseaux sociaux, promettant de ramener chez eux tous les prisonniers, «combattants ou civils».

Il s'agit du cinquantième échange de ce type, a indiqué le commissaire ukrainien aux droits humains, Dmytro Loubinets. Selon lui, 3035 Ukrainiens au total ont déjà pu rentrer chez eux. Vendredi, Kiev avait aussi annoncé avoir rapatrié les corps de 77 soldats ukrainiens décédés, une procédure prévue «de longue date».

Questions sans réponses

La semaine dernière, un avion militaire russe s'est écrasé près de la frontière ukrainienne dans des circonstances troubles, tuant tous ses occupants. Depuis, de nombreuses questions restent sans réponses.

La Russie assure que l'armée ukrainienne a abattu l'appareil transportant 74 personnes, dont, selon Moscou, 65 prisonniers de guerre ukrainiens qui allaient être échangés.

Le Comité d'enquête russe, en charge des investigations, a uniquement publié quelques images montrant un champ enneigé avec quelques débris, et un ou deux corps floutés, sans que l'AFP ne puisse confirmer le lieu ou de vérifier la date du tournage de ces vidéos.

L'Ukraine n'a pas directement commenté sa potentielle implication dans l'incident, mais a exprimé des doutes sur la présence de ses soldats à bord. Le pays a en revanche confirmé qu'un échange de prisonniers était prévu le jour du crash, et n'avait finalement pas eu lieu.

Plus de 8000 Ukrainiens, dont plus de 1600 civils, sont toujours détenus par les Russes, selon Kiev.

Sommet européen crucial

L'échange de prisonniers annoncé mercredi intervient alors que les combats continuent. La Russie a mené dans la nuit une nouvelle attaque avec 20 drones explosifs «Shahed» et trois missiles balistiques.

L'Ukraine, qui a affirmé avoir abattu une douzaine d'engins, a appelé ses alliés occidentaux à renforcer ses systèmes défensifs pour contrer les attaques de Moscou.

Peu de détails sur les dégâts ont été communiqués, mais la police de la région de Kharkiv (est), a indiqué qu'un supermarché et des maisons d'habitation avaient été endommagés.

En territoire occupé, le maire installé par Moscou dans la ville de Gorlivka, dans la région de Donetsk, a annoncé que «deux civils» avaient été tués et un autre blessé dans une attaque ukrainienne de drone.

Sur le front diplomatique, alors que la dernière enveloppe américaine de soutien à Kiev est toujours bloquée au Congrès, le chancelier allemand Olaf Scholz a promis mercredi vouloir «tout faire» pour accroître l'aide militaire de l'UE à l'Ukraine, à la veille d'un sommet à Bruxelles crucial sur l'aide à Kiev.

Face à l'opposition de Viktor Orban à débloquer une nouvelle aide de 50 milliards d'euros, des diplomates européens ont aussi indiqué que Bruxelles avait «tendu la main» au Premier ministre hongrois, plus proche allié de Vladimir Poutine parmi les Vingt-Sept.