Ça explose La Russie lance une «opération militaire» en Ukraine

ATS

24.2.2022 - 04:04

Vladimir Poutine a annoncé jeudi le début d'une «opération militaire» en Ukraine. De puissantes explosions et les sirènes d'alerte aérienne ont retenti dans plusieurs villes du pays, alors que Kiev affirmant qu'une «invasion de grande ampleur» est en cours.

Dans une adresse à la nation, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, a proclamé la loi martiale dans tout le pays. «Pas de panique», «nous allons vaincre», a-t-il affirmé. Après s'être entretenu avec plusieurs dirigeants étrangers, il a appelé à la création d'«une coalition anti-Poutine» mondiale pour «contraindre la Russie à la paix».

Peu après la déclaration surprise à la télévision du président russe, qui a dit vouloir défendre les séparatistes prorusses de l'est de l'Ukraine, une série d'explosions ont été entendues à Kiev. Les sirènes d'alerte aérienne ont retenti dans la capitale ainsi qu'à Lviv, la ville de l'ouest où les Etats-Unis et plusieurs autres pays ont déplacé leurs ambassades.

Dans le métro de Kiev, des dizaines d'habitants tentaient de se mettre à l'abri ou de prendre un train, valise à la main pour quitter la ville. Des explosions ont également été entendues à Kramatorsk, ville dans l'est qui sert de quartier-général à l'armée ukrainienne, à Kharkiv, deuxième ville du pays, et à Odessa, sur la mer Noire.

«Invasion de grande ampleur»

La Russie a affirmé avoir détruit des bases aériennes et la défense anti-aérienne ukrainienne, tandis que Kiev a revendiqué avoir abattu cinq avions et un hélicoptère russes.

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, a dénoncé le début d'une «invasion de grande ampleur» par la Russie. Cette opération vise à «détruire l'Etat ukrainien, s'emparer de son territoire par la force et établir une occupation», a renchéri son ministère dans un communiqué.

L'armée russe a toutefois assuré viser les sites militaires ukrainiens avec des «armes de haute précision», ce qu'a semblé reconnaître M. Zelensky en indiquant que la Russie avait effectué des frappes contre des infrastructures militaires et des garde-frontières ukrainiens.

L'ambassadeur de Russie à l'ONU, Vassily Nebenzia, est allé au-delà, affirmant que son pays ciblait «la junte au pouvoir à Kiev».

Attaque «injustifiée»

La décision du président russe, qui intervient après des mois de tensions et d'efforts diplomatiques pour éviter une guerre, a aussitôt déclenché une vague de condamnations internationales. «Président Poutine, au nom de l'humanité, ramenez vos troupes en Russie!», a lancé le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité.

Le président américain Joe Biden a dénoncé une «attaque injustifiée» qui provoquera «des souffrances et pertes de vies humaines». «Le monde exigera des comptes à la Russie», a-t-il promis. Il s'est entretenu tôt jeudi avec le président ukrainien, lui promettant son soutien.

Les Etats-Unis déposeront jeudi un projet de résolution sur la table du Conseil de sécurité de l'ONU condamnant la Russie pour sa «guerre» en Ukraine. Le chef de l'Otan Jens Stoltenberg a condamné une «attaque téméraire et non provoquée» par la Russie. Une réunion d'urgence des ambassadeurs de l'Otan a été décidée jeudi matin.

Le chancelier allemand Olaf Scholz a dénoncé «une violation éclatante» du droit international, tandis que les dirigeants de l'Union européenne Ursula von der Leyen et Charles Michel se sont engagés à demander à Moscou de «rendre des comptes». De nouvelles sanctions sont en préparation, alors que les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE se réunissent dans la soirée à Bruxelles.

Vladimir Poutine «a choisi la voie de l'effusion de sang et de la destruction en lançant cette attaque non provoquée», a affirmé le Premier ministre britannique Boris Johnson.

Pas de plans d'occupation

«J'ai pris la décision d'une opération militaire spéciale», a annoncé à l'aube M. Poutine dans une déclaration à la télévision. «Nous nous efforcerons d'arriver à une démilitarisation et une dénazification de l'Ukraine», a-t-il dit.

«Nous n'avons pas dans nos plans une occupation des territoires ukrainiens, nous ne comptons imposer rien par la force à personne», a-t-il assuré, appelant les militaires ukrainiens «à déposer les armes».

Puis, il s'est adressé à ceux «qui tenteraient d'interférer avec nous (...) ils doivent savoir que la réponse de la Russie sera immédiate et conduira à des conséquences que vous n'avez encore jamais connues».

Le pétrole s'envole

Quelques heures plus tôt, le Kremlin avait annoncé que les responsables des «républiques» séparatistes prorusses autoproclamées dans l'est de l'Ukraine avaient demandé l'«aide» de Moscou pour «repousser l'agression» ukrainienne. Lundi, le président russe avait reconnu l'indépendance de ces «républiques» séparatistes de Donetsk et de Lougansk.

Peu après le discours de M. Poutine jeudi matin, le prix du baril de pétrole a dépassé les 100 dollars, pour la première fois en plus de sept ans.

ATS