Adhésion approuvée par la Hongrie La Suède va devenir le 32e membre de l'Otan

ATS

26.2.2024 - 20:18

La Suède va rejoindre l'Otan après la ratification du Parlement hongrois, ultime étape du processus d'adhésion pour ce pays nordique désireux de rejoindre l'Alliance atlantique depuis l'invasion russe de l'Ukraine.

Le Premier ministre suédois, Ulf Kristersson, s'exprime lors d'une conférence de presse après que le parlement hongrois a voté «oui» à la ratification de l'adhésion de la Suède à l'OTAN, au siège du gouvernement à Stockholm, Suède, 26 février 2024. EPA/MAGNUS LEJHALL SWEDEN OUT
Le Premier ministre suédois, Ulf Kristersson, s'exprime lors d'une conférence de presse après que le parlement hongrois a voté «oui» à la ratification de l'adhésion de la Suède à l'OTAN, au siège du gouvernement à Stockholm, Suède, 26 février 2024. EPA/MAGNUS LEJHALL SWEDEN OUT
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«Un jour historique», a réagi sur X quelques minutes après le vote le Premier ministre suédois Ulf Kristersson, ajoutant que «la Suède est prête à assumer ses responsabilités en matière de sécurité euro-atlantique».

La Suède, qui avait annoncé en même temps que la Finlande sa candidature dans la foulée de l'offensive russe en Ukraine, va devenir le 32e membre de l'Otan et mettre fin à plus de 200 ans de non-alignement militaire.

La candidature de Stockholm a été approuvée à une écrasante majorité par les députés hongrois (188 sur 199), qui ont ainsi levé le dernier obstacle à cette adhésion.

Celle-ci rendra l'Alliance atlantique «plus forte», a estimé lundi le secrétaire général Jens Stoltenberg. Des propos dont s'est fait l'écho le chancelier allemand Olaf Scholz, soulignant que cette décision «renforce notre alliance de défense et avec elle la sécurité de l'Europe et du monde».

L'attente aura été longue et la route chaotique pour Stockholm: aux tractations avec la Turquie, conclues par un vote positif en janvier, se sont ajoutés les atermoiements du dirigeant nationaliste hongrois Viktor Orban, le dernier réfractaire.

Dans les rues de la capitale suédoise, la nouvelle a été accueillie positivement.

«Je suis très soulagée car nous l'attendions (l'entrée de la Suède dans l'Otan, ndlr) depuis si longtemps», a réagi Ingrid Lindskog, une retraitée de 73 ans, auprès de l'AFP.

Quelle sera la réaction des Russes? «La seule chose à laquelle nous pouvons nous attendre avec certitude, c'est qu'ils n'aiment pas que la Suède devienne membre de l'Otan, ni que la Finlande soit membre de l'Otan», a commenté le Premier ministre suédois en conférence de presse.

«Instrument d'accession»

A l'ouverture de la session parlementaire, le Premier ministre hongrois Viktor Orban avait salué la récente visite de son homologue suédois, une étape essentielle pour bâtir «une relation juste et respectueuse entre les deux pays», au-delà des «divergences d'opinions».

«L'entrée de la Suède dans l'Otan va renforcer la sécurité de la Hongrie», a-t-il ajouté.

M. Orban avait certes donné de longue date son accord de principe mais avant de boucler le processus, il exigeait du «respect» de Stockholm, après des années de «dénigrement» de sa politique.

Pour sceller cette nouvelle coopération, la Hongrie avait annoncé vendredi l'achat de quatre avions de combat à la Suède afin de renforcer sa flotte actuelle de 14 appareils Gripen.

Le protocole d'adhésion de la Suède, qui requiert l'unanimité des membres de l'Alliance atlantique, était en cours depuis mai 2022.

La loi doit encore être promulguée par le président hongrois dans les prochains jours.

La Suède pourra alors déposer son «instrument d'accession» à Washington, conformément au traité de l'Otan, pour en devenir le 32e membre.

Dans le cas de la Finlande par exemple, Helsinki avait remis cinq jours après le vote de la Turquie, le dernier pays à avoir donné son feu vert.

«Dernière pièce du puzzle»

La Suède a ainsi rompu avec sa politique de neutralité adoptée après la fin des guerres napoléoniennes au XIXe siècle, puis de non-alignement militaire depuis la fin de la Guerre froide.

Cette adhésion «est inutile à certains égards, je ne sais pas quel est le prix à payer. Nous serons impliqués avec d'autres pays qui ne partagent peut-être pas les mêmes valeurs que nous», a réagi auprès de l'AFP Otto Perrin, un ingénieur du son de 27 ans.

L'adhésion de la Suède – après celle la Finlande – à l'Otan signifie également que la mer Baltique est désormais entourée de pays membres de l'Alliance, certains analystes la qualifiant de «lac de l'Otan».

«C'est la dernière pièce du puzzle de la carte de l'Otan en Europe du Nord qui se met en place», explique Robert Dalsjö, un analyste à l'Agence suédoise de recherche sur la défense (FOI).

L'adhésion de la Suède à l'Otan s'est accompagnée d'un net durcissement du discours de ses dirigeants, le commandant en chef des forces armées suédoises, Micael Byden, déclarant en janvier que ses compatriotes «devaient se préparer mentalement à la guerre».

Désormais, «les pays nordiques disposeront d'une défense commune pour la première fois en 500 ans (...), nous restons amis et nous devenons alliés», s'est félicité Ulf Kristersson en conférence de presse.

Outre sa candidature à l'Otan, la Suède a signé début décembre un accord autorisant les Etats-Unis à avoir accès à 17 bases militaires sur son sol.