«Bons offices» La Suisse joue un rôle de messager entre Washington et Téhéran

ro, ats

15.4.2024 - 08:11

Les Etats-Unis sont restés en contact avec l'Iran ce week-end, lors de l'attaque iranienne contre Israël, via «une série de communications directes relayées par la Suisse», selon un responsable américain. Ce rôle de messager s'inscrit dans le cadre des bons offices helvétiques.

Des photos et des équipements d'Américains sont vus à l'intérieur de l'ancienne ambassade américaine dans le centre-ville de Téhéran, en Iran, le 10 mars 2013. Les États-Unis ont rompu leurs relations diplomatiques avec l'Iran le 7 avril 1980 après qu'un groupe d'étudiants iraniens se soit emparé de l'ambassade des États-Unis à Téhéran et ait capturé une soixantaine de diplomates américains en 1979, dont 52 sont restés en captivité pendant 444 jours lors de la crise des otages.
Des photos et des équipements d'Américains sont vus à l'intérieur de l'ancienne ambassade américaine dans le centre-ville de Téhéran, en Iran, le 10 mars 2013. Les États-Unis ont rompu leurs relations diplomatiques avec l'Iran le 7 avril 1980 après qu'un groupe d'étudiants iraniens se soit emparé de l'ambassade des États-Unis à Téhéran et ait capturé une soixantaine de diplomates américains en 1979, dont 52 sont restés en captivité pendant 444 jours lors de la crise des otages.
imago images/Xinhua

Keystone-SDA, ro, ats

La Suisse représente les intérêts américains en Iran depuis la prise d'otages à l'ambassade des Etats-Unis à Téhéran en 1980, rappelle le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) sur son site. En tant que puissance protectrice, elle permet aux deux pays de maintenir un minimum de relations diplomatiques et consulaires.

Berne reprend une partie des tâches de la représentation ordinaire et assure ainsi la protection des ressortissants américains en Iran. La section des intérêts étrangers de l'ambassade de Suisse à Téhéran traite l'ensemble des affaires consulaires des Etats-Unis en Iran, notamment les demandes de passeport, les changements d'état civil et la protection consulaire de ressortissants américains.

Rôle de médiatrice

Sur le plan diplomatique, «la Suisse peut proposer elle-même ses services de 'facteur' ou assumer cette fonction à la demande des pays concernés, pour autant que toutes les parties y consentent», précise le DFAE.

Conformément à sa tradition de bons offices, la Suisse joue aussi un rôle de médiatrice. Elle a par exemple aidé à plusieurs reprises des échanges de prisonniers entre l'Iran et les Etats-Unis ces dernières années. Les intérêts de l'Iran aux Etats-Unis sont quant à eux représentés par le Pakistan.

D'autres mandats

La Confédération assure par ailleurs la représentation des intérêts iraniens en Egypte et au Canada. Elle a en outre représenté les intérêts de l’Iran en Arabie saoudite et ceux de l’Arabie saoudite en Iran à partir de mai 2018.

Il y a une année, le 10 mars 2023, ces deux derniers pays ont toutefois annoncé, à travers un accord trilatéral avec la Chine, qu’ils souhaitaient rétablir leurs relations diplomatiques dans un délai de deux mois. Téhéran a alors résilié pour août 2023 le mandat de représentation de ses intérêts exercé par la Suisse en Arabie saoudite. Ryad n'a en revanche pas encore formellement résilié son mandat.

La Suisse a pour la première fois assumé le rôle de puissance protectrice en représentant en France les intérêts du Royaume de Bavière et du Grand-Duché de Bade pendant la guerre franco-prussienne de 1870.

Le mandat de puissance protectrice le plus connu du public a été celui exercé pour les Etats-Unis à Cuba à partir de 1961. Berne a également représenté les intérêts cubains à Washington à partir de 1991. Ce double mandat a pris fin en 2015 lorsque Washington et La Havane ont repris leurs relations diplomatiques.