La Turquie est prête à prendre la relève "sans perdre de temps" pour assurer la "sécurité" de la ville de Minbej, dans le nord de la Syrie, a affirmé le président Recep Tayyip Erdogan. Ce scénario de remplacement "n'est pas réaliste", juge un militaire américain.
Lors d'un entretien téléphonique avec son homologue américain Donald Trump, le deuxième entre les deux dirigeants en moins d'une semaine, le président Recep Tayyip Erdogan a annoncé être "prêt à assurer, sans perdre de temps, la sécurité dans la région de Minbej, rapporte l'agence de presse étatique Anadolu.
La ville de Minbej, contrôlée par des combattants kurdes appuyés par des militaires américains, a été secouée mercredi par un attentat revendiqué par le groupe Etat islamique (EI) qui a fait 19 morts, dont quatre Américains.
D'après Anadolu, M. Erdogan a déclaré à M. Trump que cette attaque était une "provocation" visant à influer sur la décision de retirer les troupes américaines de Syrie prise le mois dernier par le président des Etats-Unis.
"Ce n'est pas un plan viable"
L'ancien envoyé spécial américain pour la coalition internationale antidjihadistes, Brett McGurk a estimé dimanche lors d'un entretien à la chaîne CBS qu'un "partenaire" tel que la Turquie, alliée de Washington au sein de l'Otan, n'était pas en mesure de remplacer les Etats-Unis comme l'assure Ankara.
"Ce n'est pas réaliste", a affirmé M. McGurk, estimant qu'il était difficile de retirer les troupes et en même temps de chercher une formule pour les remplacer par un autre partenaire de la coalition. "Ce n'est pas un plan viable", a-t-il insisté.
"Le président a été clair, nous partons. Et cela signifie que nos troupes doivent avoir clairement une mission: se retirer, et se retirer en sécurité". Mais "en ce moment nous n'avons pas de plan", a-t-il ajouté. "Cela augmente la vulnérabilité de nos troupes (...) Cela augmente les risques pour nos hommes sur le terrain en Syrie et cela va ouvrir de l'espace pour l'EI".
Peur d'un Etat kurde
Minbej est depuis plusieurs mois dans le collimateur de la Turquie qui menace de lancer une offensive pour en déloger la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG).
Les YPG sont soutenues par les Etats-Unis contre les djihadistes de l'EI. Mais Ankara considère ce groupe comme une "organisation terroriste" et redoute de voir s'installer, le long de sa frontière, un embryon d'Etat kurde susceptible de renforcer les velléités séparatistes sur le sol turc.
Afin de réduire les tensions, la Turquie et les Etats-Unis se sont mis d'accord, en mai dernier, sur une feuille de route prévoyant notamment le retrait des YPG de Minbej et la mise en place de patrouilles conjointes américano-turques, qui ont démarré en novembre.
"Zone de sécurité"
Les deux pays alliés au sein de l'Otan s'efforcent par ailleurs de trouver un accord sur la mise en place d'une "zone de sécurité" visant à séparer les territoires tenus par les YPG de la frontière turque.
Lors de leur entretien dimanche, MM. Erdogan et Trump se sont mis d'accord pour accélérer les discussions en cours entre les généraux des deux pays concernant ce projet de "zone de sécurité", a rapporté Anadolu.
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