L'ONU tire la sonnette d'alarme La vie est «apocalyptique» dans le sud de Gaza

ATS

31.5.2024 - 21:06

La vie est devenue «apocalyptique» dans certaines zones du sud de la bande de Gaza depuis le début de l'offensive israélienne contre Rafah début mai, s'est alarmée l'ONU vendredi. Elle a en revanche noté que la situation s'améliore dans le nord du territoire.

Des Palestiniens marchent au milieu des destructions causées par une offensive aérienne et terrestre israélienne à Jebaliya, dans le nord de la bande de Gaza, le jeudi 30 mai 2024. (AP Photo/Enas Rami)
Des Palestiniens marchent au milieu des destructions causées par une offensive aérienne et terrestre israélienne à Jebaliya, dans le nord de la bande de Gaza, le jeudi 30 mai 2024. (AP Photo/Enas Rami)
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«L'exode auquel nous assistons depuis une vingtaine de jours à partir de Rafah est une expérience à la fois impressionnante et horrible pour un très grand nombre de personnes», a déploré Matthew Hollingworth, directeur pour les Territoires palestiniens du Programme alimentaire mondial (PAM).

Dans le sud, les boulangeries de cette agence onusienne ont fermé, faute de fioul. Du 7 mai, date du lancement de l'offensive de l'armée israélienne sur la ville de Rafah, au 20 mai, «pas un seul camion du PAM n'a emprunté les passages pour arriver à Rafah depuis l'Egypte», a ajouté M. Hollingworth au cours d'une conférence de presse en ligne à son retour d'une mission dans la bande de Gaza.

Le PAM n'a plus accès non plus à son entrepôt principal dans le sud du territoire car il se situe dans une zone évacuée. «Nous avons complètement perdu cet entrepôt, y compris les stocks de 2700 tonnes de nourriture qui ont été ou pillés ou détruits à cause des combats», a-t-il expliqué.

Un millions de déplacés

Un million de personnes fuyant les bombardements et les combats à Rafah sont partis vers al-Mawasi, une zone côtière située entre Rafah et Khan Younès, et désignée par Israël «zone humanitaire» pour accueillir les déplacés.

Selon Matthew Hollingsworth, ces derniers manquent d'eau, de nourriture de carburant, de services de santé ou d'espace pour creuser des latrines. «Les bruits et les odeurs de la vie quotidienne sont horribles et apocalyptiques», a-t-il souligné. Le PAM nourrit 27'000 personnes en ce moment «mais cela n'est pas assez».

Dans des zones du centre de Gaza, l'agence fournit environ 400'000 repas chauds par jour et parvient à maintenir ouvertes six boulangeries.

Un mieux dans le nord

En revanche la situation s'améliore dans le nord du territoire palestinien, où les agences de l'ONU avaient averti en mars qu'une famine était imminente. Grâce à l'ouverture de passages, environ 12'000 tonnes d'aide ont pu être livrées, essentiellement de la nourriture, depuis le 1er mai.

«Il y a eu un changement en terme de disponibilité de la nourriture», bien que subsistent de gros problèmes d'assistance sanitaire, de fourniture d'eau potable et de traitement des eaux usées.