Environnement Lancement d'une initiative pour une économie plus respectueuse de l'environnement

gd, ats

24.8.2021 - 12:33

La protection de l'environnement doit être la priorité numéro un, a martelé Julia Küng, co-présidente des Jeunes Vert-e-s, devant les médias (archives).
La protection de l'environnement doit être la priorité numéro un, a martelé Julia Küng, co-présidente des Jeunes Vert-e-s, devant les médias (archives).
ATS

L'économie doit respecter les limites naturelles de la Terre. Une alliance de gauche a lancé mardi une initiative populaire exigeant un changement fondamental du système.

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Intempéries violentes, incendies dévastateurs et canicules: les dérèglements climatiques sont désormais bien connus de tous, a pointé la coprésidente des Jeunes Vert-e-s, Julia Küng, aux côtés de représentants de la gauche et d'experts environnementaux devant les médias à Berne. «Les bonnes intentions sont aussi là pour les combattre, mais les priorités ne sont pas mises au bon endroit».

La Confédération a par exemple fixé à 25'000 tonnes la limite pour les émissions d'ammoniac, a illustré Georg Klingler, expert climatique de Greenpeace. Depuis 2000, elles se montent toutefois à plus de 40'000 tonnes. «C'est presque le double de notre objectif».

«Il faut changer notre manière de faire maintenant, et pas attendre 40 ans», a-t-il poursuivi. Selon un rapport onusien, si les pays avaient agi en 2009, ils auraient dû réduire leurs émissions de 3,3% par an. Dix ans plus tard, ils auraient dû les réduire de 7,6%. En 2025, les réductions devraient s'élever à 15,4%.

«La protection de l'environnement ne doit plus être «nice to have». Elle doit devenir la priorité numéro un. Avant la croissance économique exponentielle et l'appât du gain», a martelé Julia Küng. «Nous avons déjà perdu trop de temps», a abondé Oleg Gafner, son coprésident. «Il n'y a pas de planète B. Respecter les limites de la terre n'est pas une option parmi d'autres. Il s'agit de notre responsabilité envers la sauvegarde du vivant».

Trois limites planétaires dépassées

Concrètement, l'initiative «pour une économie responsable respectant les limites planétaires» veut que l'économie suisse, y compris ses importations, se réinsère dans les limites naturelles terrestres d'ici dix ans. Et ce dans six domaines: le climat, la biodiversité, la consommation d'eau, l'utilisation des sols, la pollution atmosphérique et les apports d'azote et de phosphore.

Actuellement, la Suisse dépasse déjà les limites planétaires dans plusieurs d'entre eux, notamment le climat, la biodiversité et la fertilisation des sols, a noté Julia Steinberger, professeure sur les enjeux sociétaux liés à l'impact des changements climatiques à l'Université de Lausanne. «Notre situation est donc très dangereuse et risque l'existence prospère de toute l'humanité».

La mise en oeuvre du texte devra en outre être effectuée de manière socialement responsable. «La Suisse doit par exemple soutenir les producteurs étrangers dans leur reconversion vers une économie responsable. Et un style de vie responsable doit être accessible à tous en Suisse», a expliqué la députée Aline Trede (Verts/BE).

S'attaquer aux racines du problème

Les initiants ont jusqu'au 24 février 2023 pour récolter les 100'000 signatures nécessaires. Le chemin est encore plus long avant que le peuple n'ait éventuellement son mot à dire. Plusieurs autres initiatives parlementaires ou populaires, comme celle sur les glaciers, seront étudiées d'ici-là.

Pour les initiants, ce n'est pas un problème. «L'initiative pour la responsabilité environnementale s'en prend aux racines du problème», a relevé Julia Küng. Elle est complémentaire aux autres textes.