Réfugiés Large engagement pour les réfugiés à Genève

ATS

18.12.2019 - 21:07

Le Haut commissaire de l'ONU pour les réfugiés Filippo Grandi s'est félicité de l'engagement lors de la réunion de nombreux acteurs.
Le Haut commissaire de l'ONU pour les réfugiés Filippo Grandi s'est félicité de l'engagement lors de la réunion de nombreux acteurs.
Source: KEYSTONE/MT

Le premier Forum mondial des réfugiés aura rassemblé des centaines d'engagements pour améliorer les conditions des réfugiés et des populations d'accueil. Il s'est achevé mercredi à Genève sur des promesses financières d'au moins 7,7 milliards de dollars.

Au total, plus de 770 engagements ont été pris par les participants, dont certains avant même l'ouverture officielle mardi, un an après le lancement du Pacte mondial des réfugiés à New York. Ils portent à la fois sur l'accès à l'emploi et à l'éducation, de nouvelles places de réinstallation dans des pays tiers et l'amélioration des infrastructures. L'application de ces actes sera évaluée dans deux ans.

«Nous avons vu un changement crucial vers une approche à plus long terme» que l'assistance humanitaire, s'est félicité le Haut-commissaire de l'ONU pour les réfugiés Filippo Grandi. Celui-ci a été entamé ces dernières années et le format de la rencontre à Genève, co-organisée par la Suisse et le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), «peut être un succès», a-t-il affirmé devant la presse.

Il avait annoncé lui-même mardi la volonté de garantir une énergie propre aux réfugiés et communautés d'accueil d'ici à 2030. Une activité que plusieurs États souhaitent soutenir. De son côté, le chef du Corps suisse d'aide humanitaire, l'ambassadeur Manuel Bessler, a salué «une étape importante».

Parmi les milliards promis, environ trois quarts vont être dépensés par les institutions financières internationales de développement, selon les chiffres préliminaires. Le reste sera investi par les États et d'autres acteurs. Au moins 15'000 emplois seront notamment lancés.

Assauts vénézuélien et birman

Autre initiative, des pays ont annoncé des engagements pour le rapatriement volontaire de leurs réfugiés. Le Pacte mondial prévoit aussi que les réfugiés soient au centre de la prise de décision pour les questions qui les affectent. Environ 80 d'entre eux auront activement alimenté la réunion de Genève.

«La participation des réfugiés est un droit», a insisté mercredi après-midi une représentante du Réseau mondial des réfugiés. Elle a demandé des sièges d'observateurs dans le conseil exécutif et d'autres instances du HCR. Ce scénario «demande l'accord de tous les membres», a toutefois affirmé M. Grandi.

D'autres réfugiés ont tour à tour souhaité davantage d'investissements dans l'éducation, une meilleure association des femmes réfugiées, des jeunes et des réfugiés vulnérables. «Nous faisons notre part. Désormais, nous vous appelons à faire la vôtre», a insisté la représentante des réfugiés désignés par le HCR comme co-soutiens de la rencontre.

Mais ce premier sommet n'aura pas réussi à échapper à une certaine politisation. Le Venezuela a ciblé notamment les sanctions américaines et les données du HCR. Et la Birmanie a accusé le Bangladesh de ne pas honorer son engagement pour le rapatriement chez elle d'environ un million de Rohingyas. Ceux-ci ont fui des violences considérées par la mission d'établissement des faits indépendante de l'ONU comme un génocide. Le HCR estime que les conditions pour un retour ne sont toujours pas réunies.

Appel d'Alvarado

Mardi, lors de la première journée du forum, de nombreux acteurs, du président turc Recep Tayyip Erdogan au secrétaire général de l'ONU António Guterres, avaient appelé les pays riches, qui n'accueillent que 20% des réfugiés dans le monde, à aider davantage les États en développement.

Le Premier ministre pakistanais a lui mis en garde contre une nouvelle «crise des réfugiés» importante avec la situation au Cachemire indien et dans l'État d'Assam. Mercredi, le président costaricain Carlos Alvarado a de son côté appelé à l'«aide» tant son pays, où de nombreux Nicaraguayens sont arrivés depuis un an et demi, fait face à un décalage entre «ses propres ressources» et les besoins.

«La Suisse est prête à apporter sa contribution», avait dit de son côté le conseiller fédéral Ignazio Cassis. Elle est venue au sommet avec un paquet qui avait été lancé tout au long de l'année. Elle va accueillir au total 1600 réfugiés en 2020 et 2021 pour soulager certains États. Jusqu'en 2022, elle va aussi débloquer un financement de 125 millions de francs pour le HCR.

Dans le monde, le niveau des déplacements forcés a atteint des records, avec 71 millions de personnes affectées, dont près de 26 millions de réfugiés. La réunion de Genève sera répétée tous les quatre ans. Elle a rassemblé environ 3000 représentants de gouvernements, d'ONG, de réfugiés et du secteur privé.

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