Espagne Large rassemblement de manifestants anti-sécession à Barcelone

ATS

2.11.2017 - 12:47

Des centaines de milliers de personnes manifestaient dimanche à Barcelone pour l'unité de l'Espagne, moins de 48h après la proclamation de la "République catalane" par le parlement régional. Une région qui semble d'ailleurs plus que jamais divisée.

La manifestation a envahi l'une des avenues emblématiques de Barcelone, le Paseig de Gracia, inondée de drapeaux espagnols et où résonnait le slogan "Puigdemont, en prison!", en référence au président indépendantiste catalan destitué vendredi par Madrid. Elle a rassemblé environ 300'000 personnes, selon la police municipale, 1,1 million selon les organisateurs.

La manifestation en faveur du maintien dans le Royaume d'Espagne intervient après plusieurs rassemblements en Catalogne pour célébrer vendredi soir la naissance de la "République catalane".

"Dans mon village, je me sens incapable de porter le drapeau espagnol", dit Marina Fernandez, une étudiante de 19 ans, en montrant le drapeau rouge et jaune qu'elle s'est noué autour du cou. La jeune femme avoue avoir peur de montrer sa différence car elle vit dans une municipalité majoritairement indépendantiste.

"J'ai la rage quand je vois ce qu'ils font au pays que mes grands-parents ont construit, quand je vois qu'ils le séparent et ce qu'ils font pour compliquer les choses. Et quand je vois qu'ils disent qu'ils sont pacifiques, ça me rend folle", s'emporte-t-elle.

"Un monde parallèle, un peu surréaliste"

"Quand on aura gagné dans les urnes, tout ça va se régler", affirme aussi Flor Pena, 59 ans, venue de Vigo, en Galice: "Moi je suis venue pour aider l'Espagne". "C'est un scandale ce qu'ils ont fait, un mensonge (...) Le chemin qu'ils ont emprunté ne convient à personne, pas même à leurs troupes", continue-t-elle.

Les séparatistes "vivent dans un monde parallèle, un peu surréaliste", déclare Silvia Alarcon, 35 ans, qui vit dans la banlieue de Barcelone. Elle est "en colère" que les indépendantistes s'expriment au nom de tout le monde "alors que ce n'est pas le cas".

"Ils nous ont pris pour des imbéciles. Je serais extrêmement fâchée si Madrid ne les met pas face à leurs responsabilités, judiciairement ou d'une autre manière. C'est eux les dictateurs, c'est eux qui ont fait passer les choses par la force", renchérit Miguel Angel Garcia Alcala, 70 ans, arrivé de Rubi, à 22 km de Barcelone.

Le gouvernement espagnol veut reprendre au plus vite le contrôle sur la Catalogne, dont la déclaration d'indépendance vendredi n'a obtenu aucune reconnaissance internationale. Madrid a aussi annoncé la tenue d'élections régionales le 21 décembre.

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