Inde Le bilan s'alourdit en Inde

ATS

20.12.2019 - 17:08

Les opposants à la nouvelle loi la jugent discriminatoire et contraire à la Constitution indienne.
Les opposants à la nouvelle loi la jugent discriminatoire et contraire à la Constitution indienne.
Source: KEYSTONE/AP

Le bilan des manifestations en Inde contre une loi sur la citoyenneté s'est alourdi vendredi à 15 morts. L'opposition a dénoncé une «répression brutale» de la part du pouvoir nationaliste hindou mis au défi par les contestataires.

Au moins six manifestants sont décédés vendredi dans l'État d'Uttar Pradesh (nord), dirigé par le parti du premier ministre Narendra Modi et qui compte une importante communauté musulmane. Ces morts s'ajoutent aux neuf personnes qui ont déjà perdu la vie dans ce mouvement de protestation qui fait rage depuis la semaine dernière.

Cette mobilisation, principalement menée par une minorité musulmane inquiète dans une Inde dirigée par les nationalistes hindous, constitue l'un des plus grands défis auxquels le premier ministre Narendra Modi, fraîchement réélu, a été confronté depuis son arrivée au pouvoir en 2014.

Nouveaux heurts

Des heurts ont à nouveau éclaté vendredi dans plusieurs villes d'Inde entre les forces de sécurité et les manifestants qui s'opposent à cette nouvelle loi sur la citoyenneté, qu'ils jugent discriminatoire envers les musulmans. Les autorités avaient interdit les rassemblements et coupé l'internet mobile dans de grandes parties du pays.

«Dans une démocratie, les gens ont le droit d'élever la voix contre les mauvaises décisions et politiques du gouvernement et d'exprimer leurs inquiétudes», a estimé dans un message vidéo Sonia Gandhi, la présidente du parti du congrès (opposition), dénonçant une «répression brutale» des manifestants.

Dans la capitale Delhi, les forces de l'ordre ont dispersé vendredi soir au canon à eau un rassemblement de milliers de personnes. Un véhicule a été brûlé, a constaté un journaliste de l'AFP sur place.

«Nous voulons que le gouvernement revienne sur la loi. La loi est contre les musulmans et contre l'Inde. Nous manifesterons pacifiquement et le gouvernement doit céder», a déclaré à l'AFP Sabzar Ali, l'un des participants au cortège.

Votée la semaine dernière, la loi contestée facilite l'attribution de la citoyenneté indienne aux réfugiés d'Afghanistan, du Pakistan et du Bangladesh, mais pas pour ceux de confession musulmane. Ses opposants la jugent discriminatoire et contraire à la constitution indienne, ce que le gouvernement dément.

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