Asie centrale Le bilan s'alourdit, Poutine exige la désescalade

vey

18.9.2022 - 15:01

Le Kirghizstan a indiqué dimanche que 36 de ses citoyens avaient été tués lors d'affrontements frontaliers cette semaine avec le Tadjikistan. Vladimir Poutine a appelé à la désescalade entre ces deux ex-républiques soviétiques d'Asie centrale.

Les militaires du Kirghizistan portent un cercueil avec le corps de leur camarade tué Batken, dans le sud-ouest du Kirghizistan, le samedi 17 septembre 2022.
Les militaires du Kirghizistan portent un cercueil avec le corps de leur camarade tué Batken, dans le sud-ouest du Kirghizistan, le samedi 17 septembre 2022.
KEYSTONE

18.9.2022 - 15:01

Dans un communiqué, le ministère kirghiz de la Santé a annoncé la mort de douze personnes supplémentaires dans la région de Batken, située au sud-ouest du Kirghizstan et frontalière du Tadjikistan. Son précédent bilan faisait état de 24 décès. Bichkek a également indiqué que 139 personnes avaient été blessées.

Face à ces violences, les pires depuis avril 2021, les deux pays sont convenus en urgence vendredi d'un cessez-le-feu, mais se sont ensuite accusés mutuellement de l'avoir violé à plusieurs reprises.

Appel de Poutine

Lors d'entretiens téléphoniques, le président russe Vladimir Poutine a appelé dimanche les présidents kirghiz Sadyr Japarov et tadjik Emomali Rakhmon à éviter de nouveaux affrontements, dans ces pays où Moscou joue historiquement le rôle d'arbitre.

«Vladimir Poutine a appelé les parties à empêcher une nouvelle escalade et à prendre des mesures pour résoudre la situation le plus rapidement possible, et cela uniquement par des voies pacifiques et politico-diplomatiques», a indiqué M. Poutine, selon un communiqué du Kremlin.

La situation semblait toutefois se stabiliser dimanche. Dans un communiqué, le Comité d'Etat pour la sécurité nationale du Kirghizstan a indiqué qu'à 14h00 locales (11h00 en Suisse) la situation à la frontière «restait calme, avec une tendance à la stabilisation».

«Sur la ligne frontalière, aucune tentative d'escalade ou de tirs n'ont été signalés. Les parties conservent leur accord pour un cessez-le-feu et le retrait de forces concernées, le travail se poursuit dans ce sens», a ajouté cette source.

Samedi, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé des responsables des deux camps par téléphone «pour favoriser un dialogue pour un cessez-le-feu durable», a indiqué un porte-parole des Nations Unies.

Samedi matin, le ministère tadjik de l'Intérieur avait indiqué que des civils avaient été tués au Tadjikistan lors de violations de la trêve, sans préciser depuis leur nombre. Des tirs entre les deux pays en début de semaine avaient déjà causé la mort de deux garde-frontières tadjiks et fait des blessés.

Combats fréquents

La frontière entre le Tadjikistan et le Kirghizstan est le théâtre de combats réguliers. Près de la moitié des 970 kilomètres de frontière commune est contestée depuis la dislocation de l'URSS, sur fond de tensions pour l'accès aux ressources.

En avril 2021, une éruption de violences avait fait plus de 50 morts et laissé craindre un conflit à plus grande échelle.

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