Par avion Le cercueil d'Elizabeth II en route vers Londres

ATS

13.9.2022 - 20:16

Sous les regards émus de la foule écossaise, le cercueil de la reine Elizabeth II a quitté mardi Edimbourg vers Londres. Il recevra dans la capitale les adieux de centaines de milliers de Britanniques lors de funérailles historiques.

La dépouille de la monarque a embarqué à bord d'un avion de la Royal Air Force.
La dépouille de la monarque a embarqué à bord d'un avion de la Royal Air Force.
KEYSTONE

La dépouille de la monarque, escortée par la princesse Anne, a embarqué à bord d'un avion de la Royal Air Force, porté par des militaires en tenue d'apparat. Elle sera accueillie dans la capitale britannique par d'autres membres de la famille royale, dont Charles III, de retour de sa première visite de monarque en Irlande du Nord, étape délicate de son accession au trône.

La souveraine avait joué un rôle majeur pour la réconciliation dans la province au passé sanglant. Mais près d'un quart de siècle après le retour d'une paix fragile entre républicains, surtout catholiques, et unionistes, essentiellement protestants, les tensions ont été ravivées par le Brexit, relançant l'idée d'une séparation du Royaume-Uni et d'une réunification avec l'Irlande.

Dès leur arrivée, Charles III et la reine consort Camilla sont allés mardi au contact du public massé devant le château d'Hillsborough. Ils ont longuement serré des mains, salué les enfants, échangé quelques mots: des images difficilement imaginables au temps des «Troubles».

Paralysée politiquement et en plein bouleversement sous l'effet de la victoire aux dernières élections des républicains du Sinn Fein, qui ne reconnaît pas l'autorité de la monarchie, l'Irlande du Nord reste l'étape la plus délicate de la tournée entamée par le nouveau roi dans les quatre nations constitutives du Royaume-Uni. Il a visité lundi le Parlement britannique de Londres, puis celui d'Edimbourg avant de se rendre vendredi à Cardiff, au Pays de Galles.

«Très sombre»

A Édimbourg, des dizaines de milliers de Britanniques ont patienté des heures, y compris de nuit, pour se recueillir, s'inclinant, faisant la révérence, se signant ou essuyant une larme devant le cercueil qui repose dans la cathédrale Saint-Gilles de la capitale écossaise.

Placé sur une estrade et recouvert de l'étendard jaune, rouge et bleu marine de l'Écosse, une couronne de fleurs blanches et la couronne en or massif de l'Écosse posées au-dessus, le cercueil est resté accessible toute la nuit.

Le roi Charles III et ses trois frères et soeur sont venus dans la soirée avec la reine consort Camilla observer une veillée funèbre. La photo des enfants d'Elizabeth II, dos au cercueil, a fait la une de tous les quotidiens mardi.

Hommage royal et anonyme

Le corps d'Elizabeth II avait jusqu'à lundi soir été tenu à l'écart du grand public: d'abord au château de Balmoral, dans le Nord de l'Écosse, où la monarque s'est éteinte, puis au palais royal d'Holyrood. Figure populaire, roc de stabilité dans la tempête tantôt politique, sociale ou sanitaire pendant le Covid-19, la reine était une image rassurante pour des millions de Britanniques.

Tensions en Irlande du Nord, velléités indépendantistes en Écosse, inflation galopante: le nouveau roi de 73 ans, plus âgé que tous les souverains britanniques à leur accession au trône, s'installe dans ses fonctions dans un moment critique. Le pays, en proie à une grave crise sociale et politique, a une nouvelle Première ministre depuis quelques jours.

Le roi devra probablement affronter les revendications de certains de ses 14 autres royaumes (comprenant notamment l'Australie, les Bahamas, le Canada, la Nouvelle-Zélande ou encore la Jamaïque) qui pourraient être tentés par un régime républicain, à la faveur de ce changement de souverain.

Présentation au public

Une fois arrivée à Londres, la dépouille de la souveraine passera une dernière nuit au palais de Buckingham, sa résidence officielle pendant ses 70 ans et sept mois de règne. Puis débutera mercredi le deuxième volet de sa présentation au public, qui devrait voir défiler des centaines de milliers de personnes pendant un peu moins de cinq jours, 24 heures sur 24. Certains ont commencé à faire la queue dès lundi.

Les funérailles nationales de la reine auront lieu lundi en présence de quelque 500 dignitaires étrangers et de nombreuses têtes couronnées. Mais la Russie, le Bélarus et la Birmanie n'ont pas été invités.