Proche-Orient Le cessez-le-feu tient à Gaza

ATS

14.11.2019 - 18:13

Depuis mardi, Israël a multiplié les frappes aériennes contre les positions du Jihad islamique à Gaza.
Depuis mardi, Israël a multiplié les frappes aériennes contre les positions du Jihad islamique à Gaza.
Source: KEYSTONE/AP/KHALIL HAMRA

Un accord de cessez-le-feu entré en vigueur jeudi matin tenait toujours en fin de journée dans la bande de Gaza. Deux jours de combats entre les forces israéliennes et le Jihad islamique ont fait plus d'une trentaine de morts dans l'enclave palestinienne.

Pour tenter de freiner cette nouvelle spirale de violence, Nickolay Mladenov, l'émissaire de l'ONU pour le Moyen-Orient, avait piloté avec les Egyptiens une médiation en vue d'une «désescalade urgente». L'accord de cessez-le-feu est entré en vigueur à 05h30 (04h30 suisses) dans la bande de Gaza.

Il stipule que les factions palestiniennes doivent s'assurer de «maintenir la paix» lors de manifestations contre le blocus israélien de Gaza et pour le retour des réfugiés palestiniens sur leurs terres, a indiqué un responsable égyptien proche de la médiation.

Un test vendredi

De son côté, Israël doit «s'assurer d'un cessez-le-feu» lors de ces manifestations de la «marche du retour», qui ont fait plus de 300 morts et des milliers de blessés dans la bande de Gaza depuis le printemps 2018, a-t-il ajouté.

L'accord a tenu pendant la journée malgré «cinq projectiles tirés depuis la bande de Gaza vers Israël» selon l'armée israélienne. Un premier test pourrait intervenir dès vendredi avec ces désormais traditionnelles manifestations.

Dans les régions israéliennes à proximité de Gaza, les activités ont repris tranquillement malgré les craintes de voir cet accord voler en éclats et de voir de nouvelles roquettes s'abattre sur Israël, après les 450 tirées cette semaine depuis Gaza.

Famille décimée

A Gaza, de nombreux habitants se sont félicités de ce retour à un calme relatif. «Nous aspirons à la tranquillité et ne voulons pas de guerre», a résumé l'un d'eux, Mahmoud Jarda.

Peu avant l'entrée en vigueur de la trêve, huit membres de la même famille palestinienne, dont cinq enfants, ont été tués dans une frappe israélienne contre leur résidence de Deir al-Balah. Selon l'armée israélienne, un commandant du Jihad islamique à la tête d'une cellule chargée d'orchestrer des tirs de roquettes sur Israël, Rasmi Abou Malhous, en était la cible et a été tué dans la frappe.

Le Jihad islamique a toutefois affirmé que Rasmi Abou Malhous était «connu comme une personne affiliée au Jihad islamique mais n'était pas un de ses commandants». Ces décès portent à 34 le nombre de morts à Gaza dans les frappes israéliennes visant le groupe armé depuis mardi.

«Dans son lit»

La séquence a débuté mardi à l'aube avec une opération ciblée israélienne contre Baha Abou al-Ata, un haut commandant du Jihad Islamique tenu responsable par Israël d'une série d'attaques récentes.

«Le but de l'opération était d'éliminer le commandant du Jihad islamique dans la bande de Gaza. Il a été tué ainsi que des dizaines de terroristes», s'est félicité le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. «Nos ennemis ont reçu le message: nous pouvons atteindre qui nous voulons, y compris dans son lit».

Cette séquence est la plus meurtrière depuis des heurts entre soldats israéliens et Palestiniens qui avaient fait une soixantaine de morts le 14 mai 2018 à Gaza, jour de l'inauguration à Jérusalem de l'ambassade américaine. Cette décision avait entériné la reconnaissance par les Etats-Unis de cette ville contestée comme capitale d'Israël.

Contrairement au Jihad islamique, le Hamas a approuvé il y a plusieurs mois une trêve avec Israël négociée par l'entremise de l'ONU, de l'Egypte et du Qatar, prévoyant notamment l'entrée mensuelle de millions de dollars d'aide pour l'enclave palestinienne, où le taux de chômage avoisine les 50%.

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